Malgré les stratégies, les mesures, les ambitions et les promesses successives, le taux de chômage galope pour afficher un implacable 13,3% en 2024. Cette réalité, confirmée par le dernier rapport du Haut-commissariat au plan (HCP), sonne comme un warning face à un problème qui semble déjouer tous les pronostics. Alors que l'emploi est officiellement placé au cœur des politiques économiques, la progression du chômage s'avère plus tenace que les solutions déployées. Son augmentation en milieu rural (+0,5 point) et chez les jeunes (36,7%) est particulièrement alarmante. Pire encore, la situation des femmes sur le marché du travail se dégrade à un rythme plus rapide que celle des hommes. Où se situe l'erreur ? Ce n'est pas la volonté publique qui manque, mais le fait est que l'économie peine à absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail, et les inégalités sectorielles persistent. Les jeunes diplômés, censés être le moteur du renouveau économique, figurent, hélas, parmi les premières victimes de ce marasme. Le sujet est vaste et son traitement nécessiterait des pages et des pages d'analyse, mais en tout cas, ce qui est certain, c'est l'acuité d'aborder le problème sous un nouvel angle, probablement celui d'une transformation en profondeur du tissu économique. Face à un chômage qui «s'obstine», de grandes mesures «percutantes» sont nécessaires. Il faudra trouver la bonne combinaison de leviers à activer, une approche holistique qui prenne en compte à la fois la création d'emplois, l'adéquation formation-marché du travail et l'encouragement de secteurs porteurs. Complexe, mais impératif ! Meriem Allam / Les Inspirations ECO