Professeur d'économétrie appliquée à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l'Université Hassan II-Casablanca La dernière enquête de Bank Al-Maghrib (BAM) met en lumière une nouvelle baisse des taux débiteurs au quatrième trimestre 2024, conséquence directe des ajustements du taux directeur. Cette évolution vise à soutenir l'investissement et la consommation dans un contexte économique en mutation. Décryptage avec Faouzi Mourji, professeur d'économétrie appliquée. Bank Al-Maghrib pourrait-elle encore réduire son taux directeur ? La Banque centrale, comme beaucoup d'autres banques, a une politique monétaire dont l'objectif est le ciblage de l'inflation. En d'autres termes, une maîtrise de l'inflation. Si les taux qu'elle a relativement baissés sur les deux dernières périodes, qui ont été relativement baissés pour relancer la demande et l'activité économique, ne se traduisent pas par une tendance inflationniste, les taux directeurs resteront à leur niveau, à priori. Les effets escomptés ont été atteints, à savoir une certaine baisse des taux débiteurs et, espérons-le, une reprise de la consommation et de l'investissement. Donc, il ne sera plus nécessaire ni de les baisser, ni de les augmenter, puisqu'il ne s'agit pas de revenir en arrière. Comment cette évolution des taux pourrait-elle impacter le financement des entreprises et des ménages ? La baisse des taux débiteurs est de nature à encourager, à faciliter le financement des entreprises, puisque vous baissez les coûts d'accès au financement, à la fois pour l'équipement et éventuellement pour les fonds de roulement, et donc le fait d'améliorer cette réduction des taux incite davantage les entreprises à s'endetter, puisque les coûts sont plus bas. Dans le même esprit, ça peut stimuler l'investissement dans la mesure où le coût de production, in fine, comporte le coût des équipements et, dans le coût des équipements, il y a le coût du financement des équipements. Moralité, lorsque l'on a une baisse des taux, ça encourage l'investissement, parce qu'on a des perspectives de vente de plus grande quantité, puisque nos prix vont peut-être baisser, mais en tout cas ne vont pas augmenter selon la tendance initiale. Comment rendre le financement des TPME plus abordable ? Je crois que l'une des solutions qui peut améliorer le financement des TPME, en tout cas le coût relatif à un coût qui s'approche de celui des grandes entreprises, c'est de mon point de vue une incitation à davantage de concurrence sur le marché pour éviter les ententes entre les institutions financières sur la pratique des taux. D'une part, et, d'un autre côté, améliorer la qualité de l'information. Faiza Rhoul / Les Inspirations ECO
