L'Exécutif peut dire un grand merci à la demande intérieure. Certes portée par la commande publique et, dans une moindre mesure, par la consommation des ménages, elle met fin à cinq trimestres consécutifs de baisse pour contribuer pour près de moitié (1,2%) à la croissance, en variation annuelle, du PIB des trois derniers mois (+3,4%). Et les perspectives sont prometteuses, puisque les prévisions, que vient tout juste de dévoiler le Haut-commissariat au plan (HCP), tablent sur la résilience de la demande pour «entretenir» l'accroissement de la valeur ajoutée des activités hors agriculture de 3,3% sur les trois prochains mois. Il semble également que la perception des consommateurs sur l'évolution future de leur situation financière, et sur leurs opportunités d'achat de biens durables, reste stable. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils vont se remettre à investir. Que ce soit dans le secteur public ou pour les entreprises du privé, l'investissement a reculé. Il tarderait même à se redresser tant que la progression des marges des entreprises restera contenue. Le contexte de faible progression de la demande extérieure et de hausse du coût de financement y est pour beaucoup. Si la demande intérieure semble bien inscrite dans une tendance haussière, la demande mondiale adressée au Maroc, au vu de la situation de contraction du commerce international, croîtrait également, mais de manière plus modérée. Même en baisse, sa contribution à la croissance devrait être positive, à 1,2%. En additionnant les contributions des demandes intérieure et extérieure à la valeur ajoutée agricole, l'économie croîtrait de 3,4% au cours du prochain trimestre, en variation annuelle. Croisons les doigts ! Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO