Le HCP dresse la conjoncture économique au titre du deuxième trimestre 2021 et les prévisions pour le trimestre qui suit. Il ressort ainsi que l'économie nationale se serait consolidée de 12,6% au deuxième trimestre 2021, au lieu de +1% un trimestre plus tôt. Une hausse de 7,2% est prévue au troisième trimestre 2021 au lieu de -6,7% au troisième trimestre 2020. Compte tenu d'une hausse de 19,1% de la valeur ajoutée agricole et d'un accroissement de 5,4% des secteurs hors agriculture, l'activité économique progresserait de 7,2% au troisième trimestre 2021, au lieu d'une contraction de -6,7% au même trimestre de l'année précédente. Avec l'allégement des mesures de restrictions sanitaires, la reprise de l'économie mondiale se serait poursuivie et ce grâce à l'avancée des campagnes de vaccination et la réouverture progressive des commerces « non essentiels » et des lieux récréatifs et de restauration. Dans un pareil contexte, la demande étrangère adressée au Maroc pour les biens aurait suivi une trajectoire ascendante avec une hausse de 20,6% en variation annuelle, profitant d'un effet de rattrapage après la chute de 13,6% enregistrée à la même période un an auparavant. Commerce extérieur : le redressement Au niveau national, les exportations des biens et services, en volume, se seraient redressées de 31% en variation annuelle, au deuxième trimestre 2021, après la chute de 32,3% enregistrée au même trimestre un an auparavant. Profitant de la reprise de la demande extérieure et d'un effet-prix à l'export haussier, les exportations des biens auraient été portées par l'amélioration des ventes extérieures de l'automobile dans ses segments construction et câblage (voitures de tourisme), de celles des industries électriques et électroniques, de l'agriculture, l'agro-alimentaire et de la pêche (crustacés et poissons frais, fruits frais, conserves de légumes). Les exportations de l'aéronautique auraient, pour leur part, montré quelques signaux de reprise, après quatre trimestres de baisses successives. L'accroissement des ventes extérieures en valeur de l'industrie chimique aurait, pour sa part, résulté de l'augmentation des prix à l'export des dérivés du phosphate, en ligne avec le renchérissement des cours mondiaux des engrais. Les importations de biens et services, en volume, se seraient, pour leur part, redressées de 26% au deuxième trimestre 2021, après cinq trimestres successifs de baisse, sans toutefois atteindre le niveau d'avant pandémie. Ce regain de dynamisme incombe à la reprise de la demande intérieure combinée à un effet de rattrapage, après la baisse de 25,7% enregistrée au même trimestre de 2020. Au deuxième trimestre 2021, l'économie nationale se serait redressée de 12,6%, en variation annuelle. Cette évolution aurait été favorisée par un accroissement de 19,3% de la valeur ajoutée agricole et un rebond de 11,7% de la valeur ajoutée non-agricole, attribuable, en partie, à l'effet de l'ajustement de base lié au confinement sanitaire durant le deuxième trimestre de 2020. Les branches tertiaires auraient contribué pour 5,3 points à l'évolution du PIB, au lieu de -1,4 point un trimestre auparavant, portée par la bonne orientation des activités de commerce, de transport et de restauration. La croissance des activités secondaires se serait, pour sa part, accélérée, portant sa contribution à la croissance du PIB à+3,5 points, au lieu de +0,5 point un trimestre auparavant. La valeur ajoutée industrielle aurait crû de 22,8%, après+1,6% un trimestre auparavant, tirée par le redressement de la plupart des branches manufacturières. Les activités de la construction se seraient, pour leur part, redressées, après avoir quasiment stagné au premier trimestre 2021, marquant une hausse de 9,6%, dans un contexte d'amélioration des transactions immobilières. Sensible hausse de la demande intérieure La demande intérieure aurait poursuivi son redressement pour le deuxième trimestre successif, après avoir régressé au cours de l'année 2020. La consommation des ménages se serait affermie de 18,9%, au lieu de +2,4% un trimestre auparavant, portée par la hausse des achats de biens alimentaires, manufacturés et de services de transport, de restauration et de loisirs. La consommation des administrations publiques aurait, pour sa part, progressé de 5,3%, au lieu de +6,2% un trimestre plus tôt, en ligne avec l'accroissement des dépenses de fonctionnement administratif. L'investissement brut se serait, également, consolidé de 5,5%, au lieu de +4,1% le trimestre qui précède, dans le sillage du raffermissement de l'équipement en produits manufacturés et immobiliers. Poursuite du redressement de l'activité économique au troisième trimestre 2021 Au troisième trimestre 2021, la croissance économique mondiale devrait continuer à s'améliorer, mais resterait conditionnée par l'évolution de la situation sanitaire, la rapidité du déploiement des vaccins à travers le monde et l'ampleur des mesures d'endiguement et de réponse de politiques économiques mises en place pour la juguler. Les pressions inflationnistes, liées aux tensions sur l'approvisionnement en matières premières et en demi-produits observées ces derniers mois, devraient se résorber progressivement avec la remise en marche de l'économie mondiale. Les cours du pétrole brut devraient avoisiner les70$/baril. Le commerce mondial de biens resterait dynamique et croitrait au rythme de 12,8%, tiré par les échanges des économies avancées et émergentes, surtout des Etats-Unis et de la Chine. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc s'améliorerait de 11,6%, en variation annuelle, lors de la même période. La demande intérieure nationale poursuivrait son redressement pour le troisième trimestre successif, portée par la hausse des dépenses des ménages, dans un contexte de raffermissement des achats de biens alimentaires et manufacturés et d'un accroissement des dépenses de restauration, des services de loisirs et de transport. Les dépenses publiques resteraient relativement dynamiques, situant la hausse de la consommation publique à 4,3%. Dans ces conditions, la valeur ajoutée hors agriculture afficherait un accroissement de 5,4%, au troisième trimestre 2021, en glissement annuel. Dans le secteur tertiaire, l'activité poursuivrait son amélioration dans les services marchands notamment de commerce, de transport et de la restauration. Dans l'ensemble, le secteur tertiaire contribuerait pour +2,9 points à l'évolution du PIB, au lieu de +1,1 point pour le secondaire. Dans le même sillage, les activités industrielles, d'électricité et de construction poursuivraient leur raffermissement amorcé au début de l'année. En revanche, la croissance de l'activité minière ralentirait, s'établissant à +1,6%, en rythme annuel, au lieu de +4,2% une année auparavant. La valeur ajoutée agricole croitrait, pour sa part, de 19,1%, en variation annuelle, portant sa contribution à la croissance économique globale à 2,1 points. L'évolution de la production végétale resterait soutenue, mais la forte progression de la production animale, enregistrée au deuxième trimestre 2021, s'amortirait progressivement au troisième trimestre, avec la dissipation progressive de l'effet de l'ajustement de base lié au confinement sanitaire qui était opéré au deuxième trimestre de 2020. Dans l'ensemble et compte tenu d'un accroissement de 5,4% de la valeur ajoutée hors agriculture et d'un rebond de 19,1% de celle de l'agriculture, l'activité économique enregistrerait une hausse de 7,2% au troisième trimestre 2021, en variation annuelle, au lieu de -6,7% au troisième trimestre 2020.