L'économie nationale poursuivrait son ralentissement au troisième trimestre 2016. C'est ce que prévoit, en tout cas, le HCP (Haut- Commissariat au Plan) dans sa note de conjoncture de ce mois de juillet, soulignant que le PIB global augmenterait de 1,2% seulement au lieu de 4,1% une année auparavant. Ce ralentissement est attribué principalement à la régression de 13,2% de la valeur ajoutée agricole, en comparaison avec la même période de l'année passée. Quant à la valeur ajoutée hors agriculture, elle devrait s'améliorer de 2,4%. Par ailleurs, poursuit la même source, et dans un contexte marqué par le renforcement des incertitudes liées à un nouveau partenariat entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, après le Brexit, et le climat d'attentisme des investisseurs qui pourrait en découler, la demande mondiale adressée au Maroc continuerait de progresser au rythme de 2,8%, en variation annuelle, au troisième trimestre 2016. Cette augmentation, relativement moins soutenue qu'au deuxième trimestre, continuerait à profiter à certains secteurs industriels, comme l'automobile et l'aéronautique. Dans l'ensemble, la valeur ajoutée industrielle devrait réaliser un accroissement de 3,4%, au troisième trimestre 2016, en variation annuelle. Les activités minières connaîtraient, en revanche, une légère décélération de leur rythme de croissance, en raison d'une demande extérieure peu favorable. Quant aux services, leur valeur ajoutée croîtrait au même rythme que celui enregistré au trimestre précédent, contribuant pour presque la moitié à la croissance économique globale. Légère progression du rythme de la valeur ajoutée hors agriculture de 2,5% Pour le second trimestre 2016, dans un contexte où le climat des affaires dans les économies avancées se serait légèrement amélioré, le rythme de progression de la valeur ajoutée hors agriculture n'aurait pas dépassé 2,5%, au lieu de +3% au quatrième trimestre 2015. Les activités tertiaires auraient continué de soutenir la croissance non-agricole, grâce à la résilience des activités du commerce et de la communication. Au sein des branches secondaires, les industries manufacturières auraient été la composante la plus dynamique, affichant une légère accélération de leur rythme de croissance. C'est ainsi qu'après avoir réalisé un accroissement de 2,9%, au premier trimestre 2016, la valeur ajoutée industrielle aurait progressé de 3,2%, au deuxième trimestre 2016, en variation annuelle. Cette évolution aurait été sous-tendue par les bonnes performances des branches de l'agroalimentaire, des IMME et de la « chimie et parachimie », dont les progressions auraient atteint, respectivement, 4,3%, 5,3% et 4,5%, en variations annuelles. En revanche, les industries extractives auraient affiché une sensible inflexion de leur dynamique de croissance au cours du deuxième trimestre 2016. En variation annuelle, leur valeur ajoutée aurait crû de 1,1%, au lieu de +7% au premier trimestre. Ce ralentissement incomberait à la décélération de l'activité dans la branche des minerais non-métalliques, qui reflète davantage un rééquilibrage de la production du phosphate brut, après une hausse de 10,2% au premier trimestre, dans un contexte de poursuite du reflux des cours internationaux des engrais phosphatés et de la reprise, encore modérée, du commerce mondial des fertilisants. Les activités de construction se seraient améliorées de 1,4%, au deuxième trimestre 2016, en variation annuelle, après avoir progressé de 2,3%, un trimestre auparavant. Cette inflexion du rythme de croissance aurait été attribuable au manque du dynamisme du marché immobilier ; les transactions immobilières s'étant repliées de 1,1%, au premier trimestre 2016, par rapport à la même période de l'année précédente. En conséquence, la demande adressée au secteur de la construction serait restée atone. L'activité électrique aurait décéléré, pour sa part, affichant une hausse de 1,2%, en variation annuelle, au lieu de +2% au premier trimestre. Cette évolution aurait été, notamment, le fait d'une régression de la production des centrales hydrauliques et thermiques à base de carburants, conjuguée à une amélioration modérée de celle des centrales thermiques concessionnelles à base de charbon. Au total, le rythme de progression de la production globale d'électricité se serait limité à +1,7%, en variation annuelle, s'ajustant, ainsi, au ralentissement de la demande intérieure ; les ventes d'électricité s'étant améliorées de 0,9% seulement, en variation annuelle, au deuxième trimestre 2016, au lieu de +2,6%, au premier trimestre. Déficit de la balance commerciale allégé Côté commerce extérieur, le HCP fait rappeler que le déficit de la balance commerciale se serait allégé, au deuxième trimestre 2016, de 10,2%, en glissement annuel et le taux de couverture se serait amélioré de 2,8 points, pour atteindre 59,9%. Hors automobile, ce taux aurait atteint 44,2%.Cette performance est due à l'orientation favorable de la demande extérieure pour le secteur automobile, notamment pour le segment de la construction et, dans une moindre mesure, pour le secteur aéronautique et celui du textile et cuir. Elle est aussi due essentiellement à la baisse des importations se de 3,8%, sous l'effet du repli, en valeur, des produits énergétiques dans un contexte d'accalmie relative des prix mondiaux, et ce malgré la hausse des achats en tonnage des gasoils et fuels, du gaz de pétrole et autres hydrocarbures, en vue de compenser la suspension temporaire des importations de pétrole brut. Autre fait marquant du deuxième trimestre 2016 : poursuite du ralentissement de la demande intérieure privée. La consommation des ménages aurait pâti en effet d'une légère reprise des prix à la consommation (+1,9%, au lieu de +1% un trimestre plus tôt) et de la faiblesse de l'emploi rémunéré. Toutefois, l'amélioration de 4,2% des transferts des MRE et de 4,6% des crédits à la consommation, aurait soutenu la hausse des dépenses des ménages de 2,4%, en variation annuelle, au lieu de +2,7% au premier trimestre. Cette progression aurait plutôt profité aux importations de biens de consommation, dont la hausse se serait établie à 18,8%, au deuxième trimestre 2016. D'autre part, l'investissement productif aurait affiché un accroissement de 4,2%, en variation annuelle, au lieu de +5% un trimestre auparavant. Cette évolution aurait été, particulièrement, attribuable à la lente reprise des investissements en construction, en ligne avec la poursuite de la baisse des crédits adressés aux promoteurs. L'investissement en produits industriels aurait, en revanche, poursuivi sa tendance haussière, dans le sillage du renforcement de 33% des importations de biens d'équipement et d'une progression de 4% du flux des crédits accordés à l'équipement. Sur le marché boursier, les indices MASI et MADEX auraient progressé de 0,5% et 0,2%, respectivement, en glissements annuels, entrainant une atténuation de la baisse de la capitalisation boursière, passant de -9,2% au premier trimestre 2016 à -0,5% au deuxième trimestre. Cette évolution aurait été tirée, notamment, par la hausse des cours boursiers des secteurs du transport, de l'électricité et des services aux collectivités.