La croissance économique nationale aurait sensiblement ralenti au premier trimestre 2016, s'établissant à +1,7%, en rythme annuel, au lieu de +5,2% un trimestre auparavant. Ce ralentissement aurait été, principalement, le fait de la contraction des activités agricoles, alors que hors agriculture, la valeur ajoutée aurait progressé de 2,5%, en variation annuelle, au lieu de 3% au quatrième trimestre 2015. Les activités non-agricoles poursuivraient leur affermissement au deuxième trimestre 2016, au rythme de 2,4%, portées, essentiellement, par une amélioration de la production des branches tertiaires. Ainsi et compte-tenu d'une baisse de la valeur ajoutée agricole de 10,9%, l'économie nationale réaliserait une croissance de 1,5%, au deuxième trimestre 2016, au lieu de +4,3% une année plus tôt. La dynamique de la croissance agricole se serait heurtée, en 2016, à des aléas climatiques ayant particulièrement affecté l'installation et le développement des semis d'automne. La sécheresse qui se serait étalée sur les mois de novembre et décembre 2015 et janvier 2016, avec des déficits hydriques de 57%, 94% et 82% respectivement, par rapport aux normales saisonnières, aurait réduit le potentiel de production des cultures de 17,6%, en comparaison avec la moyenne quinquennale. Les régions de Tensfit, du Tadla, du Souss, du haut et moyen Atlas en auraient été les plus sévèrement touchées. Le développement des cultures printanières et la reprise modérée des activités d'élevage, permis par le retour des conditions pluviométriques favorables à partir de la mi-février, et la mise en action des mesures de soutien des prix des aliments de bétail, auraient, quelque peu, amorti la chute de la valeur ajoutée agricole, qui se serait établie, au premier trimestre 2016, à -9,2%, en comparaison avec la même période de 2015. Globalement et compte tenu des indicateurs collectés jusqu'à fin février 2016, ainsi que des estimations sectorielles établies pour le premier trimestre 2016, la croissance économique nationale se serait établie à 1,7%, au premier trimestre, au lieu de +5,2%, lors du trimestre précédent. Légère décélération des activités hors agriculture Les activités non-agricoles auraient été moins dynamiques au premier trimestre 2016, affichant une hausse de 2,5%, en variation annuelle, au lieu de +3% un trimestre auparavant. Cette décélération aurait été induite par une nette modération du rythme de progression des branches secondaires, dans le sillage du ralentissement conjugué des exportations et de la consommation des ménages. Les activités tertiaires auraient, ainsi, continué à constituer le principal soutien de la croissance non-agricole, bien qu'en légère décélération par rapport au dernier trimestre de 2015. Au sein des branches secondaires, ce sont principalement les industries manufacturières et électriques qui auraient connu un sensible mouvement d'inflexion. C'est ainsi qu'après avoir clôturé l'année dernière sur une performance de 4,5%, la valeur ajoutée industrielle aurait marqué un retour vers un rythme plus modéré, avoisinant les 2,9%, au premier trimestre 2016, en variation annuelle. Cette évolution aurait été, principalement, le fait des faibles performances des branches du textile et des autres industries, alors que l'agroalimentaire, la chimie et les IMME auraient conservé leur dynamique enregistrée à fin 2015, affichant des hausses respectives de 3,4%, 5,4% et 4,3%, en variations annuelles, tirées par l'amélioration de la demande extérieure. La valeur ajoutée électrique aurait progressé de 2,9%, au premier trimestre 2016, en variation annuelle, après avoir crû, en moyenne, de 6,9% par trimestre en 2015. Cette décélération aurait été induite par une nette réduction de la production des centrales thermiques privées, dans un contexte de repli des quantités importées de charbon. L'essentiel de la production électrique aurait été assuré par une hausse de plus du tiers de la production des unités thermiques publiques à base de carburant et par un relèvement des importations d'électricité de 11,2%. L'activitédes mines se serait accélérée au premier trimestre 2016, atteignant +5,1%, en rythme annuel, au lieu de +2,1% le trimestre précédent. Ce regain de croissance aurait été, principalement, alimenté par le raffermissement de l'activité phosphatière, qui semblerait connaître un nouvel cycle d'expansion, sous l'effet d'une demande industrielle locale favorablement orientée et des exportations en hausse continue depuis octobre 2015. En variation annuelle, la production du phosphate brut se serait améliorée de 6,1%, au premier trimestre 2016. En revanche, la production des métaux non-ferreux aurait ralenti, suite au repli des expéditions du plomb, du zinc et du cuivre, en ligne avec la baisse de leurs cours internationaux de 6,2%, 23,3% et 21,7%, respectivement. De leur côté, les activités de construction se seraient accrues, au premier trimestre 2016, de 1,7%, en variation annuelle, au lieu de +2,9% un trimestre auparavant. Cette progression aurait été particulièrement notable au niveau du bâtiment, comme en atteste le raffermissement de l'utilisation des matériaux de construction qui lui sont liés, notamment le bois, la peinture, le sable et le ciment, dont les ventes se seraient accrues de 5,2%. Cette évolution aurait été confirmée par les résultats des dernières enquêtes de conjoncture : les carnets de commandes des entrepreneurs du bâtiment auraient conservé leur évolution ascendante et leurs anticipations pour le premier trimestre 2016, corrigées des variations saisonnières, auraient été en hausse, alors qu'au niveau des gros œuvres, l'activité se serait plutôt tempérée, notamment au niveau de la construction des voies ferrées, des autoroutes et des réseaux fluides.