Ce qui se passe à Sidi Ifni est très dangereux. Car, on est parti de revendications sociales pour arriver à des slogans séparatistes. À cet égard, il y a lieu de bien analyser les causes d'une grogne sociale qui a dérapé. À Sidi Ifni, comme dans bien d'autres villes, il y a une coordination des diplômés chômeurs qui n'a plus qu'une seule obsession : revendiquer de l'emploi direct, c'est-à-dire sans passer par la voie logique des concours. Malheureusement, cette requête récupérée par des politiciens, peu soucieux de la stabilité du pays, risque d'impacter et l'économie nationale et la sécurité du pays. Elle peut même desservir la cause nationale sur le plan international. Comment est-ce possible ? C'est simple, puisque ce genre de perturbations de la vie publique inquiète, à juste titre, les investisseurs et les fait fuir, c'est donc l'économie nationale qui en pâtit. Et puis cela pourrait avoir des répercussions sur le dossier de Sahara, puisque l'amalgame est vite fait au sein de bon nombre d'ONG internationales. Quant à l'AMDH, dont la liberté d'expression est garantie par la Constitution, elle devrait faire preuve de retenue et d'objectivité et éviter des conclusions hâtives avant de rassembler toutes les pièces du puzzle. Quelles conclusions à tirer après tout cela ? Il est clair que certains discours populistes cherchant à décrédibiliser et à descendre le gouvernement commencent à toucher les fondamentaux du pays et de la nation. Nous avons à maintes reprises tiré la sonnette d'alarme, ici même, quant au danger de certaines voix nihilistes au sein même de la majorité, qui jouent avec le feu en «vendant» un Maroc où rien ne marche et où les couches sociales les plus défavorisées seraient sacrifiées, sinon écrasées ! Le décryptage des discours du 1er Mai, en prélude aux jours difficiles à venir et aux dérapages à prévoir pour en anticiper la gestion. Et ce n'est pas que l'affaire de ce gouvernement. C'est notre rôle à tous d'être vigilants, car ce pays nous appartient à tous.