L'Afrique offre d'importantes opportunités de croissance dans tous les domaines y compris celui des télécoms. Elle a fait preuve d'une grande résilience face à la crise et recèle d'énormes potentialités naturelles, économiques et humaines. Pourtant le continent peine toujours à se doter d'une véritable plateforme technologique, informatique et d'infrastructures télécoms capables d'assurer son décollage économique. Tel est le constat fait par les participants à l'Africa Telecom Forum, qui a soufflé les 14 et 15 mars sa troisième bougie à Marrakech, sous le signe «IT et Télécoms : opportunités pour l'Afrique». Selon des chiffres fournis par une étude de PwC, il est attendu que le nombre d'abonnés mobile en Afrique atteigne 600 millions en 2016. En 2012, ce chiffre a été estimé à 500 millions d'abonnés mobile, avec un taux de pénétration supérieur à 40%. L'Afrique attire davantage d'investisseurs dans ce domaine et on estime que le montant total cumulé des investissements en téléphonie fixe et mobile devrait passer de 78,8 milliards de dollars en 2008 à 145,8 milliards de dollars d'ici 2015. Malgré ces performances, on ne cesse de pointer du doigt certaines imperfections qui continuent de lester le développement de ce secteur, en l'occurrence la faible couverture de la téléphonie fixe, avec un taux de pénétration ne dépassant guère les 10% en moyenne, les difficultés d'accès à l'Internet, l'insuffisance des infrastructures dans les secteurs des télécoms et des services bancaires. Pour nombre d'experts participant à ce forum, le principal enjeu pour les entreprises télécoms en Afrique consiste à fournir des prestations de services de qualité et dans de bonnes conditions de rentabilité, notamment pour des populations géographiquement dispersées et à faibles revenus. En outre, l'augmentation exponentielle de l'utilisation des téléphones portables, la complexité croissante des infrastructures réseau et les pressions concurrentielles sur le marché ont mis à rude épreuve la performance des réseaux en Afrique. A ce niveau, Samir Benmakhlouf, patron de Microsoft Maroc, estime que la mise en place d'infrastructures télécoms en Afrique nécessite des moyens financiers importants. Pourtant, dit-il, «il est temps de se montrer plus créatif et d'œuvrer en tant qu'Africains pour le développement de ce secteur. Au niveau de Microsoft, nous avons pris l'initiative d'améliorer l'accès à Internet, aux outils et dispositifs pour pouvoir créer la technologie et l'innovation à même de se doter de solutions et d'applications technologiques locales», a-t-il rappelé. «Il est temps de développer notre savoir-faire pour se doter d'une économie de la connaissance au lieu de pratiquer celle industrielle, si on veut vraiment agir positivement sur le marché de l'emploi», dit-il. Une autre question paraît également importante à soulever, celle des changements en profondeur que connaît le monde actuel et qui ont eu pour effet de consolider cette convergence entre les NTIC et les télécoms au point d'en faire un seul fournisseur de services. Il estime dans ce sens, qu'il y a plus que jamais urgence d'agir car 95% des employés utilisent encore des moyens personnels dans leur environnement de travail, pourtant 80% de ces dispositifs et instruments (accès à Internet, aux fichiers, données...) ne peuvent pas être protégés par les départements informatiques de l'entreprise, ce qui constitue un problème majeur. En outre, seulement 37% des entreprises affirment qu'elles investissent dans les applications modernes c'est-à-dire dans la mobilité, l'accès, la sécurité informatique et la couverture. Dans les 5 prochaines années, les petits outils et dispositifs vont être multipliés par trois. Le foisonnement des informations, des applications et des données a fait que le monde des télécoms se trouve actuellement déstructuré, rendant nécessaire d'adopter la manière la plus efficiente pour le canaliser et mieux l'organiser. Il est donc nécessaire de prendre en considération la relation de plus en plus étroite entre les IT et les télécoms.