Les deux Chambres du Parlement ont procédé à la restructuration de la commission parlementaire mixte Maroc-UE (CPM) avec en ligne de mire le renforcement de la coopération parlementaire entre les deux parties. La diplomatie parlementaire veut contribuer activement aux relations entre le Maroc et l'UE à travers le renforcement du cadre institutionnel qui canalise les domaines de coopération entre les deux parties depuis la mise en place de la commission parlementaire mixte (CPM). En effet, les deux Chambres du Parlement ont procédé à la réactivation du cadre de dialogue, avec la désignation d'un nouveau président, en l'occurrence le conseiller Lahcen Haddad. Ce sont les deux présidents des deux Chambres du Parlement, Rachid Talbi Alami et Naam Miyara, qui ont présidé la réunion de coordination consacrée à la restructuration de la commission parlementaire mixte (CPM), en présence des parlementaires membres de la CPM des deux Chambres. A côté de la désignation, à l'unanimité, du nouveau président de la commission, un représentant des groupes de l'opposition a été nommé vice-président de la commission, en la personne de Mohamed Moubdi. La restructuration de la CPM a permis de faire un état des lieux du travail accompli, et «d'évoquer les différents défis et prochains chantiers sur lesquels la CPM devrait se pencher, afin de renforcer la coopération politique et parlementaire entre le Maroc et l'Union Européenne», a affirmé Rachid Talbi Alami. Et d'insister sur «l'attachement mutuel au partenariat euro-marocain exemplaire, riche et multidimensionnel, qui est le fruit d'un édifice et d'un dur labeur de près d'un demi-siècle ». Plusieurs pistes identifiées La restructuration de la CPM vise à doter les deux Chambres du Parlement d'une feuille de route claire sur les domaines de coopération entre les deux instances législatives et leurs homologues dans l'espace communautaire européen. Pour le président de la Chambre des Conseillers, Enaam Mayara, il s'agit de «préserver et de développer ce partenariat dans ses différentes dimensions politique, sociale, économique et sécuritaire, ainsi que de mettre en valeur l'importance de renforcer le dialogue marocain concernant le partenariat européen». Pour la commission mixte, les principaux domaines conjoints d'action nécessitent d'abord «d'apporter des réponses coordonnées et unifiées sur des sujets d'intérêt commun, dont la politique européenne de voisinage, les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme, les migrations, le développement humain et durable et la coopération économique, commerciale et environnementale». A souligner que les présidents des deux Chambres ont mis en avant, lors de la réunion de coordination, «l'importance d'exploiter toutes les opportunités offertes de coopération, en particulier à l'aune de l'actuel contexte épidémiologique ayant trait à la pandémie de la Covid-19, et ce qu'il impose en termes de priorités et défis économiques, sociaux, environnementaux et sanitaires, nécessitant de consolider les espaces de concertation et de dialogue euro-marocains, l'échange des expertises et l'ouverture sur les meilleures expériences et pratiques», indique la feuille de route tracée par les membres de la commission. De son côté, et durant son intervention, Lahcen Haddad, président de la CPM Maroc-UE, a mis l'accent sur la nécessité d'adopter une nouvelle approche conforme à la nouvelle composition du Parlement marocain et «sa volonté de donner une forte impulsion aux relations maroco-européennes qui reflète l'ambition marocaine d'un nouveau partenariat multilatéral et d'un dialogue politique». Le nouveau président de la commission a également appelé à prendre en considération les développements de l'espace euro-méditerranéen et africain, en «créant un nouveau modèle de partenariat et une politique de bon voisinage entre l'Europe et ses partenaires sud-méditerranéens, dans le plein respect des intérêts stratégiques des deux parties». Parmi les principaux enjeux de la future étape de la coopération parlementaire entre le Maroc et l'UE figure l'impulsion d'une forte dynamique à la complémentarité des vues entre les deux parties, afin «d'insuffler un nouvel élan au caractère stratégique des relations du Maroc avec l'Europe, susceptible de contribuer à soutenir l'édifice d'un partenariat renouvelé», selon le nouveau président de la CPM. Younes Bennajah / Les Inspirations ECO