La session parlementaire d'automne s'ouvre ce vendredi avec le traditionnel discours du souverain qui inaugure une nouvelle étape de la démocratie parlementaire. Après le changement apporté par les urnes lors du scrutin du 8 septembre au niveau de la carte parlementaire, les nouveaux élus entament, ce vendredi, leur mandat avec comme principal objectif de renforcer davantage la présence du Parlement au sein de l'échiquier politique national en tant que seul organe de législation et de contrôle des politiques publiques. La session d'automne de la première année législative du mandat sera marquée essentiellement par le discours royal de l'ouverture devant les membres des deux chambres du Parlement, et qui formera la feuille de route des députés et des conseillers pour tracer leurs priorités législatives durant l'entame de cette législature. Un tournant dans la représentativité parlementaire La nouvelle année législative, qui s'ouvre aujourd'hui, devra sans aucun doute marquer un tournant dans la vie politique du pays. Il s'agit d'abord d'impliquer le Parlement dans le processus de la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement, qui sera en tête de liste des missions de la nouvelle élite parlementaire. Les missions législatives des députés seront, par conséquent, prioritaires durant l'entame du nouveau mandat en vue de baliser le chemin devant les révisions légales qui devront donner naissance aux instances qui seront créées, ainsi que pour assurer la continuité du chantier de la couverture sociale. C'est pour dire que l'assise parlementaire de la majorité devra s'inscrire en parfaite harmonie avec le plan législatif du gouvernement, sur la base duquel le vote de confiance parlementaire sera accordé aux nouvel Exécutif. D'un autre côté, les politiques publiques du pôle social seront prioritaires pour le volet lié au contrôle du gouvernement. Les parlementaires seront appelés à renforcer leurs canaux de contrôle, que ce soit pour la mise en place de missions de prospections ou pour le suivi des programmes sociaux en cours d'achèvement. Le pilotage stratégique des politiques publiques devra donner aux parlementaires plus de visibilité en ce qui concerne le taux d'exécution des projets, ainsi que pour la soutenabilité budgétaire des mesures qui seront prévues par le PLF 2022. Il faut dire aussi que les groupes de la majorité parlementaire au sein des deux chambres du Parlement devront se mettre d'accord sur un agenda législatif des quatre prochains mois, en vue de dresser une liste limitative des lois qui devront être examinés au sein des commissions parlementaires et qui pourraient être prêtes pour le vote en plénière. Le principal souci reste sans aucun doute l'implication du Parlement dans la lutte contre l'impact économique et social de la pandémie. Une dure rentrée pour l'opposition Les partis politiques de l'opposition au sein des deux chambres du Parlement seront dans l'obligation de coordonner leurs actions durant cette rentrée, dans l'objectif d'assumer leur rôle, avec, en ligne de mire, le renforcement des prérogatives des groupes minoritaires. Il faut dire que la Constitution garantit à l'opposition parlementaire des droits à même de lui permettre de s'acquitter convenablement de ses différentes missions. Elle octroie, en effet, un statut avancé aux représentants et conseillers de l'opposition au sein des deux chambres du Parlement qui leur permettent d'être fortement présents durant les séances de contrôle du gouvernement, ou à l'occasion de la discussion des projets de lois présentés par les membres du gouvernement. Durant cette session inaugurale du mandat législatif, le rôle des groupes parlementaires de l'opposition sur l'échiquier parlementaire sera donc très surveillé, en vue de permettre aux députés un plein exercice de leur statut, et en vue d'atteindre l'équilibre des pouvoirs, comme stipulé par la loi suprême du pays. Le PLF 2022, le principal sujet dominant de la rentrée C'est le 20 octobre que le nouveau gouvernement devra déposer le PLF 2022 à la Chambre des représentants. Le projet devra auparavant être adopté en Conseil de gouvernement et des ministres. L'Exécutif sera donc appelé à entamer son mandat avec le souci de concevoir le premier document fondamental du mandat dans un délai raisonnable, ce qui sera de nature à éviter la périlleuse période de l'ouverture des comptes nécessaires pour le fonctionnement normal des services public et l'attentisme nuisible qu'engendre le retard du vote de la loi de Finances du prochain exercice budgétaire. Il s'agit d'assurer la mobilisation de l'ensemble des composantes de l'Exécutif durant cette période, de même que les départements ministériels devront présenter plusieurs rapports d'accompagnement au projet du budget qui étale les projets du mandat pour chaque département. A noter que les prévisions pour le prochain exercice budgétaire tablent sur un début de reprise à partir de janvier 2022, alors que la 2e moitié de l'année prochaine sera marquée par la consolidation des indicateurs encourageants qui ont été jusque-là obtenus au niveau de plusieurs branches névralgiques de l'économie nationale. Younes Bennajah / Les Inspirations ECO