Les prix du pétrole aux Etats-Unis ont atteint leurs plus hauts niveaux en six ans, alors qu'une impasse au niveau de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a fait naître la perspective d'un été au cours duquel la production de brut ne parviendrait pas à suivre le rebond de la demande, rapporte mardi le Wall Street Journal. Les contrats à terme pour le « West Texas Intermediate », la principale qualité du brut américain, ont bondi de 2,4 % par rapport à près de 76,95 $ le baril vendredi, leur plus haut niveau depuis le krach des prix de l'énergie fin 2014. Le brut Brent, la référence sur les marchés mondiaux de l'énergie, a augmenté de 0,8 % à 77,77 $ le baril après s'être redressé lorsque la réunion de l'OPEP a été annulée lundi. Le rebond a porté les gains du brut américain cette année à près de 60%, une augmentation alimentée par une reprise de la consommation de combustibles fossiles alors que les économies sont en train de rouvrir, relève la publication spécialisée, notant que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés ont continué de brider la production quotidienne, limitant ainsi les approvisionnements. Les prix à la pompe aux Etats-Unis ont atteint ces derniers jours leurs niveaux les plus élevés depuis près de sept ans, avec une moyenne nationale de plus de 3 $ le gallon. Les membres de l'OPEP et leurs alliés via l'accord OPEP+ ont décidé de reporter à nouveau leur sommet ministériel qui était prévu initialement lundi, sans fixer une date pour leur prochaine rencontre. Le sommet qui avait déjà débuté jeudi dernier, puis repoussé d'un jour, devrait être repris lundi par visioconférence avant que le cartel ne décide de l'ajourner à une date ultérieure, en raison du désaccord autour des discussions techniques. L'objectif de cette rencontre était de fixer les quotas de production du mois d'août, attendus en légère hausse. Le cartel prévoit déjà d'augmenter chaque mois la production de pétrole de 400.000 barils par jour entre août et décembre, soit un total de 2 millions de barils quotidiens remis sur le marché d'ici la fin de l'année, mais des désaccords subsistent entre les membres de l'alliance autour du volume de production de référence. Depuis 2016, l'alliance, qui réunit les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et 10 autres pays producteurs dont la Russie, met en œuvre une politique de réduction volontaire de l'offre, fortement amplifiée après l'éclosion de la pandémie pour répondre au trou d'air de la demande. Depuis avril 2020, elle laisse chaque jour des millions de barils sous terre.