Le groupe espagnol San José Lopez (SJL), spécialiste international du transport et de la logistique, mise gros sur le Maroc. Il ambitionne d'engager, sur les cinq prochaines années, une enveloppe de 10 millions d'Euros. Une manne qui viendra s'ajouter aux 6 millions d'euros investis depuis son implantation au Maroc, il y a près de 18 ans. De quoi permettre à ce groupe, qui assure plus de 10.000 traversées annuelles le long du détroit, de consolider son positionnement dans un secteur en plein boom. En témoigne le niveau de rentabilité à deux chiffres affiché par SJL, qui serait appelé à se renforcer dans le futur. «Au niveau de la rentabilité de nos activités, ces dernières ont crû de l'ordre de 20% annuellement, et nous ferons tout le nécessaire pour accélérer davantage ce rythme de croissance», affirme Manuel Lopez, premier exécutif du groupe SJL, qui semble déterminé quant à ses objectifs au Maroc. Il est animé par la volonté de fournir, d'une part, un service global adapté aux besoins de chaque client, au niveau de la logistique et du transport et d'autre part d'implanter les moyens de gestion de la production appliqués dans le trafic international dans l'UE : flux tendu, accélérations, suivi en temps réel, traction avec composants logistiques et contrôle des moyens propres tant en Europe qu'au Maroc. Il va sans dire que le groupe s'est doté des moyens nécessaires à son développement. Il étoffe son réseau en se munissant de moyens de transport et de nouvelles plateformes. Dernièrement, il a acquis un nouvel entrepôt au port TMSA, après avoir décroché, en février 2012, un contrat avec Tyco, leader mondial dans la construction des pièces automobiles. Il est à noter que SJL dispose d'une seconde plateforme logistique de pointe à Tanger, adjacente à la zone franche (TFZ), d'une superficie de 50.000 m2. Cette plateforme est d'ailleurs desservie par deux grands axes routiers nationaux, l'autoroute Marrakech–Casablanca d'une part et d'autre part, l'axe autoroutier Tanger–Tanger Med. Comme quoi l'opérateur espagnol est en train d'enraciner sa présence sur le marché national, régional et africain. Manuel Lopez, Premier exécutif du groupe SJL. Les Echos quotidien : SJL prévoit d'investir 10 millions d'euros sur les 5 prochaines années. Quels sont vos projets futurs au Maroc et dans la région ? Manuel Lopez : L'accélération du rythme de nos investissements pour les cinq prochaines années répond à un double objectif : augmenter les entrepôts logistiques plus avancés pour les compagnies qui demandent des services logistiques avancés, surtout automobile, textile et autres, et se doter de nouveaux camions pour le service interne national et entre le Maroc et plusieurs pays africains. Comment jugez-vous le climat des affaires au Maroc ? On peut identifier un bon nombre de signes encourageants, malgré un climat des affaires hésitant pour cette année 2012. Je garde toute ma confiance dans la capacité du gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour redynamiser l'économie nationale avant la fin de cette année. La réglementation du secteur s'est améliorée ces derniers mois. Les autorités ont pris conscience que le transport et la logistique restent deux domaines fondamentaux pour la compétitivité de l'économie marocaine et par conséquent pour l'emploi. La question qui se pose aujourd'hui est celle de la nécessité d'éliminer les restrictions sur les activités de transport et de logistique internationales. Quels sont les principaux problèmes auxquels une entreprise comme SJL pourrait être confrontée ? Le plus important est la problématique de la compétitivité du Maroc. Cette question est déterminante pour accroître l'intérêt des entreprises internationales pour le Maroc et démultiplier ainsi les opportunités d'affaires. La compétitivité est basée sur le produit, le service, le prix et la confiance. Le royaume a beaucoup fait pour améliorer le climat des affaires au Maroc, mais les autorités publiques pourraient œuvrer davantage pour l'amélioration de certains facteurs de compétitivité, notamment le prix, en agissant sur le niveau des coûts, le service, en réagissant plus en amont pour éviter certaines grèves, et enfin la confiance, en lançant de nouvelles mesures d'encouragement pour les investissements étrangers. Cette dernière est encore plus importante car elle conditionne la résolution en partie du chômage.