Huit ans après l'instauration de la journée nationale des MRE par le roi, les demandes des Marocains du monde se sont données des ailes après la reconnaissance constitutionnelle de leur participation politique. «La vision du gouvernement ne réduit pas les MRE en pourvoyeurs de devises, des attentes énormes pèsent sur les résidents marocains», a tenu à préciser Benkirane, à Rabat, à l'occasion des journées portes ouvertes organisées dans plusieurs villes. Cette année, le département d'Abdellatif Maâzouz a programmé une série d'actions visant à «améliorer les services qu'ils soient dévolus par les consulats dans les pays d'accueil ou par l'administration au Maroc», explique le ministre chargé des MRE. Plusieurs rencontres ont été tenues entre les membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger et les responsables des institutions et départements publics concernés. Elles ont permis d'étudier les moyens de nature à promouvoir la qualité des services sollicités par les MRE et à faciliter à leur intention les procédures et démarches des différentes administrations, surtout au sein des collectivités locales. En plus du volet des services, plusieurs mesures nouvelles en matière d'accompagnement des investissements seront opérationnelles à partir du mois d'octobre, lesquelles sont attendues dans 3 mois. Cinq régions seront ciblées après que le gouvernement ait tiré les leçons de l'échec des programmes qui ont été testés depuis 2009. La recherche des financements adéquats pour l'accompagnement des MRE désireux d'investir de préférence dans leurs régions d'origine n'est plus un choix pour plusieurs catégories d'entre eux, frappées de plein fouet par l'impact de la crise au sein de l'UE. Le bilan dévoilé par le département d'Abdellatif Maâzouz montre que pour la période 2009-2011, celui-ci n'a pas dépassé 14 MDH pour les aides directes octroyées aux investisseurs sur un total de 272 projets validés. Il est à signaler à ce sujet «la levée des contraintes et la simplification des procédures», a noté Abdellatif Maâzouz lors de son intervention. Il s'agit essentiellement de la levée des entraves juridiques liées à l'impossibilité pour les MRE de s'associer à des investisseurs étrangers durant le lancement de leur projet. Une condition qui pourrait stimuler les fonds nécessaires qui entrent dans la catégorie des projets encouragés par le ministère. L'opération de transit actuellement à mi-chemin est une occasion propice pour évaluer le programme de mobilisation des compétences marocaines des résidents à l'étranger, qui est l'un des objectifs stratégiques du ministère. «Il s'agit de bâtir des ponts entre les multiples plans sectoriels engagés au Maroc et la volonté affichée des pouvoirs publics pour favoriser la participation des MRE à l'ensemble de ces chantiers. C'est sur la base de ces constats que le ministère a fondé les objectifs de son programme», insiste-t-on auprès du département de tutelle. Quatre principaux axes guident la nouvelle orientation du ministère. Il s'agit d'identifier et de «segmenter la demande marocaine en matière de recherche, de formation, d'expertise voire d'investissement, d'accompagner la structuration de réseaux géographiques ou thématiques, d'inscrire les projets dans le cadre de la coopération et enfin, de mobiliser les moyens humains et financiers pour leur mise en œuvre». Des expériences réussies notamment en Allemagne, en Belgique, au Canada et en France sur des réseaux géographiques et thématiques qui ont été créés ont montré l'utilité de ces modes de ciblage. D'autres réseaux des compétences médicales marocaines du monde et des juristes marocains du monde ont pu ainsi par la suite voir le jour. Parallèlement à la mise en œuvre de cette approche, une refonte de l'ancien portail FINCOME (Forum international des compétences marocaines à l'étranger) a été engagée pour mieux répondre aux principes de base de cette démarche.