La BAD propose un prêt pour soutenir le Plan Maroc Vert. Une proposition de prêt au profit du Maroc est à l'étude pour soutenir les réformes engagées par le royaume en matière d'agriculture, avec un ciblage particulier pour la gestion de l'eau agricole. Le projet a été révélé dans un rapport d'évaluation, publié récemment et qui étale les détails de ladite proposition, revenant, en détails, sur les principaux axes du Plan d'Appui au Plan Maroc Vert (PAPMV) (retrouvez le «Rapport d'évaluation sur www.lesechos.ma). On apprend ainsi que la Banque africaine de développement envisage l'octroi d'un appui budgétaire sectoriel à mettre en œuvre sur une période de 24 mois (juillet 2012-juillet 2014). Le projet de prêt, soumis à d'approbation par le conseil d'administration, sera décaissé en deux tranches successives de 60 millions d'euros et de 45 millions euros. Le déblocage de ces fonds sera néanmoins soumis à des conditions. Il s'agit pour la première tranche de présenter à la BAD un justificatif de l'ouverture d'un compte spécial destiné à recevoir les ressources du prêt. Les conditions sont plus étoffées en ce qui concerne la deuxième tranche, à commencer par la réalisation d'une carte nationale d'irrigation (CNI) du pays. Il faudra par la suite élaborer une feuille de route pour la réforme institutionnelle des Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole (ORMVA) et mettre en œuvre un plan d'action pour la promotion de la commercialisation des agropoles. Pour sa part, le département de Aziz Akhannouch doit renforcer la consistance de mesures fiables de management et de contrôle des deniers publiques. Cet engagement a été encouragé, par la BAD, «afin que le Royaume puisse développer un plan d'action capable de renforcer les capacités de l'Inspection Générale Agricole et l'efficacité de l'inspection interne au sein du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime», est-il indiqué. Le Plan d'Appui au Plan Maroc Vert L'initiative du Programme d'Appui au Plan Maroc Vert est le symbole de la convergence de l'intérêt que portent, le Maroc et la BAD ensembles, à la croissance verte, initié lors de la mission d'élaboration du rapport d'achèvement du Document de Stratégie par Pays 2007-2011, réalisée par la BAD au Maroc en mars 2011. Ce programme a été conçu sur la base des enseignements et des bonnes pratiques des appuis budgétaires, achevés et en cours de réalisation, dans d'autres secteurs. Plusieurs parties prenantes ont ainsi été impliquées dans la conduite de ce programme regroupant entités administratives, structures professionnelles et secteur privé. Côté marocain, il est indiqué que le programme est conforme à la stratégie du nouveau gouvernement (2012-2015) et s'aligne de manière globale avec plusieurs plans et stratégies sectorielles en cours. Il s'agit du Plan Maroc Vert (2008-2020), de la Stratégie Nationale de l'Eau (2009-2030), de la Charte de l'Environnement et du Développement Durable (2010-2030), de la Nouvelle Stratégie Nationale Energétique (2008-2020) et du Plan Emergence Industrielle (2009-2015). La BAD souligne pour sa part que ledit programme s'inscrit dans le cadre de sa stratégie à moyen et long termes (2008-2012), le Document Stratégique par Pays (2012-2016), la Stratégie du secteur agricole (2010-2014) et la politique de gestion intégrée des ressources en eau. Apports du PAPMV Le PAPMV arrive à point nommé pour appuyer la modernisation des infrastructures hydro-agricoles essentielles à la réalisation des différents projets d'envergure que le pays mène dans ce cadre et qui sont pensés pour développer le secteur agricole et lui donner son envol pour faire face aux enjeux de la nouvelle configuration économique régionale. Un développement pour lequel l'amélioration de la gouvernance de la gestion durable de l'eau agricole est primordiale. Sur un autre registre, le programme fait de la promotion du climat des affaires une priorité sur la même longueur d'onde que la protection des ressources en eau et l'économie de l'énergie. Ces dernières restent sans doute la contribution essentielle puisque le programme fait de son soutien de la mise en œuvre du Plan Maroc Vert un appui ciblé du développement durable et la préservation de l'eau agricole dans une conjoncture d'épuisement grandissant de ces ressources. En outre, le programme ambitionne d'encourager le renforcement de la compétitivité du secteur agricole pour une croissance économique inclusive. Le programme d'appui au Plan Maroc Vert (PAPMV) a fait l'objet d'une évaluation environnementale et sociale stratégique, instrument d'évaluation spécifique de la BAD. Il en est ressorti que le PAPMV est susceptible d'être à l'origine d'effets environnementaux et sociaux négatifs, occasionnés par la restructuration des parcelles, l'augmentation de la rentabilité liée à la valorisation des cultures et le développement des agropoles. Tout ceci engendrera une grande pression sur les ressources en eau ainsi que la dégradation de la qualité des eaux et des sols. Cet aspect négatif peut s'avérer fatal pour l'agriculture si on y rajoute la limitation de l'accès des femmes et des jeunes aux bénéfices du programme, ce qui s'oppose avec les objectifs initiaux du projet. Pour y remédier, le programme inclut le développement des instruments d'évaluation environnementale et des outils de gestion des impacts environnementaux globaux en les conjuguant avec des mesures correctives qui seront ainsi intégrées au programme stratégique du royaume pour la gestion des impacts environnementaux et sociaux du Plan Maroc Vert.