Les choses sérieuses devraient bientôt être mises en branle. Il n'aura pas fallu plus de quatre mois après annonce, pour que le Programme d'appui au plan Maroc vert (PAPMV) passe au concret. L'Agence pour le développement agricole (ADA) s'apprête à s'attacher les services d'un prestataire privé dans le but de lui apporter une assistance technique dans la gestion du PAPMV, et la réalisation sur le terrain des projets pilier II et autres initiatives agricoles prévues dans le cadre de ce programme. Ce Plan est intégralement financé par l'Agence française de développement (AFD). Le bras financier de la coopération française a en effet opéré, en mars dernier, un important prêt au Maroc d'un montant de 50 millions d'euros, accompagné d'un don de 300.000 euros. Un bon coup d'arrosage en cash pour un secteur agricole qui a beaucoup de chantiers en jachère, à travers sa propre stratégie de développement lancée il y près de cinq années maintenant, et dont les résultats de productivité sont encore peu maîtrisés, au gré des pluviométries. Pour en revenir aux futures concrétisations du PAPMV, elles devraient s'étaler sur les quatre prochaines années, et pour le même nombre d'axes d'intervention. Dans le détail du volet opérationnel, la première de ces composantes est relative au «financement de projets pilier II dans les régions de Tanger-Tétouan, Fès-Boulemane, et Taza-/aounate/Al-Hoceïma», selon un document interne à l'Agence pour le développement agricole (ADA). Cette phase devrait être d'ailleurs la plus importante du projet, et devrait mobiliser près de 80% du financement global. Elle devrait se décliner en deux tranches, dont la première correspondra au financement d'un sous-ensemble de projets déjà identifiés et programmés dans le cadre du budget 2012, proposé par l'ADA. «L'exécution de ces projets démarrera dès 2012, pour durer sur les trois prochaines années», informe-t-on auprès de la structure publique. Transversal Quant à la seconde tranche de cette première et plus importante composante, elle devrait être consacrée à un deuxième lot de sous-ensembles de projets, programmés en lancement pour début 2013. La deuxième principale composante du PAPMV comprend la réalisation d'actions transversales et pilotes. «Elle devrait permettre de tester un nombre limité de nouvelles approches, de méthodes, d'outils, d'organisations pour la conception et la mise en œuvre des projets pilier II», explique-t-on auprès de cette même source. Ces approches devraient concerner des aspects tels la commercialisation et la valorisation des produits agricoles, le développement des produits du terroir, ainsi que l'amélioration de l'accès au financement et la recherche-développement. La troisième composante est structurelle et vise la qualité des ressources humaines. Elle devrait ainsi permettre le renforcement des capacités et formations des acteurs chargés de la mise en œuvre du plan Maroc vert. Ces appuis concerneront, particulièrement, les cadres de l'ADA, des directions régionales et provinciales de l'agriculture, ainsi que des structures chargées de l'appui-conseil de proximité aux agriculteurs. Enfin, la quatrième composante du PAPMV, sera dédiée aux besoins de suivi et d'évaluation de l'exécution de ce même programme, notamment les initiatives prévues dans le cadre de l'exécution de sa première composante. Pour celle-ci, d'ailleurs, un projet de système de suivi décentralisé est en cours de mise en place auprès de l'ADA et dans différentes DRA. Pour rappel, le PAPMV vise la réduction de la pauvreté rurale et de la vulnérabilité des agriculteurs pauvres aux aléas économiques et environnementaux. Le programme tend aussi vers un développement des filières agricoles pour l'approvisionnement des marchés nationaux et à l'export, avec des produits à haute valeur ajoutée. La conservation des ressources naturelles et l'anticipation des changements climatiques, sont aussi parmi ces objectifs.