Présentée comme une étape majeure dans la démarche initiée par la Bourse de Casablanca, «Ambition 2021» avait pour ultime objectif d'insuffler une nouvelle dynamique au marché boursier et contribuer à l'édification d'une place financière plus attractive. Cette feuille de route acte la construction d'une nouvelle architecture de marché destinée à ériger la place en hub financier africain intégré, facilitant l'accès au capital et répondant aux besoins des émetteurs et investisseurs internationaux. «Au cours de l'année 2019 et conformément à notre feuille de route «Ambition 2021» portant notre vision d'une bourse à dimension régionale et internationale, nous avons déployé, dans le cadre de notre plan d'actions, un certain nombre de projets», Tarik Senhaji, directeur général de la Bourse de Casablanca. Ces projets portent sur trois axes principaux dont la promotion du marché et de la place auprès des émetteurs et des investisseurs locaux et étrangers, la diversification de l'offre en produits et le renforcement de la résilience et enfin la sécurité des systèmes d'information. Au-delà des manifestations promotionnelles, des démarches de prospection des IPO ou le développement du programme Elite Maroc, l'évènement phare de l'année 2019 reste l'adoption du nouveau règlement général, fruit d'une étroite collaboration avec les intervenants du marché. Les évolutions introduites dans ce nouveau règlement général répondent à 3 principales motivations. La première est la nécessité de moderniser le cadre législatif qui régit le marché en intégrant les nouveaux changements réglementaires. À cela s'ajoute la possibilité de répondre aux exigences imposées par l'évolution des techniques et pratiques de marché ainsi que une réorganisation harmonieuse des titres et des chapitres du règlement général pour une lecture plus aisée de son contenu. Le principe étant de faciliter les amendements idoines selon l'évolution des pratiques et des besoins du marché. Ainsi le nouveau règlement général permettra le transfert de certaines dispositions législatives vers la réglementation afin d'accompagner plus aisément les attentes des émetteurs, investisseurs et opérateurs du marché. «Nous sommes confiants quant aux répercussions bénéfiques de ce projet sur l'évolution de la place», espère Senhaji. En plus du règlement général de la Bourse de Casablanca, l'année 2019 a également été marquée par l'assouplissement des règles d'investissement au niveau de l'instruction générale de l'Office des changes. À cela s'ajoute la publication d'une nouvelle circulaire de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) relatives aux opérations et informations financières. Cette circulaire fixe notamment les contenus et modalités de publication des rapports financiers, annuels, semestriels et dorénavant des indicateurs trimestriels. Elle intègre également les exigences de communication adaptées aux émetteurs du marché alternatif. D'autres circulaires de l'AMMC ont aussi été publiées, permettant de compléter la réglementation relative aux OPCI et donnant le feu vert à l'entrée en scène des sociétés de gestion d'OPCI. D'ailleurs, le cadre fiscal applicable aux OPCI a également été complété et amélioré par la Loi de finances 2019. L'autre projet phare de la feuille de route reste le développement de la Chambre de compensation. Si elle joue un rôle vital dans le renforcement de la sécurité, l'efficience et la stabilité des marchés financiers, sa mise en place représente un certain coût. «En particulier, la mise en place d'un système d'information robuste et fiable nécessite un investissement initial et des dépenses courantes non négligeables. Il revient à chaque marché d'évaluer soigneusement les avantages et les coûts de cette infrastructure de marché», précise le directeur des opérations marchés, Ahmed Arharbi. Cet arbitrage dépendra de facteurs tels que le volume des transactions et aussi de l'intérêt pour une place financière d'avoir une contrepartie centrale en termes de sécurité et d'efficience. «Si le projet «Ambition 2021» avance conformément à nos attentes, il reste toutefois du chemin à parcourir avant d'atteindre nos objectifs. Des challenges sont à relever et des étapes sont encore à franchir», conclut Senhaji. Pour rappel, les principaux indicateurs de la Bourse de Casablanca en 2019 ont enregistré des hausses notables. La capitalisation boursière a progressé de 8% à 627 MMDH. Les volumes de transactions se sont élevés de 29% à 60,4 MMDH. En termes de recours au marché, les augmentations de capital ont été les principales sources de levées de capitaux. Elles étaient 5 entreprises à lever 7,6 MMDH, soit une hausse de 42% par rapport à 2018.