Calligraphie arabe, japanimation, danse contemporaine et quête existentielle sont les éléments de l'univers de Sidi Larbi Cherkaoui. Ce créateur belgo-marocain et chorégraphe de renom de la scène contemporaine flamande a présenté sa nouvelle pièce, Puz/zle, à Avignon, vendredi dernier. Cette étape fait partie du programme de sa tournée française qui comptait plusieurs dates pour Paris, Marseille, et Montpellier mais aussi Avignon. Ainsi, et dans le sublime cadre de Boulbon, (un village à 15 min d'Avignon) le chorégraphe d'origine marocaine cherchait la place de l'Homme dans le puzzle du monde, celui des corps et des arts. La pièce du puzzle n'attend que de trouver sa place, pour que tout entre dans l'ordre. Cherkaoui continue son exploration identitaire, religieuse, culturelle et émotionnelle. La multiplicité des corps se joue ici sur la musique du groupe polyphonique corse «A Fileta», du percussionniste japonais «Kazunari Abe», et de la chanteuse libanaise «Fadia Tomb El-Hage», et emprunte beaucoup à la culture arabe et sa calligraphie. Tous font partie d'un tableau, soigneusement assemblé par celui qui, alors adolescent, reproduisait les toiles des maîtres flamands. Après Anonymous society, Foi ou Myth, Sidi Larbi Cherkaoui continue avec Puz/zle sa quête humaine, aussi personnelle qu'universelle. Toutefois, qu'il s'agisse de l'arabe ou du japonais (TeZukA), il aime les écritures quand elles dansent. Entre le Maroc de son père et la Belgique de sa mère, l'homme de l'Est (traduction française de son nom) n'a jamais cherché à trancher. Néanmoins, c'est vers l'Asie qu'il se tourne pour trouver des réponses aux questions qu'il se pose.