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La classe «oubliée»
Publié dans Les ECO le 16 - 05 - 2012

«Sans l'élargissement d'une véritable classe moyenne, le degré d'industrialisation et donc de croissance des pays africains avancera plus lentement que ce que l'on peut espérer». Voilà une conclusion qui cadre parfaitement avec les défis du Maroc d'aujourd'hui, engagé dans une recherche effrénée d'une stratégie de croissance durable et productive visant à atteindre enfin la voie de l'émergence. Le dernier rapport, que vient de publier l'Africa Progress Panel (APP) sur les progrès de l'Afrique, inaugure une nouvelle approche des perspectives de croissance du continent. S'il y a une conclusion phare qui se dégage de la lecture de l'actuelle édition du rapport, c'est le rôle déterminant que jouera la classe moyenne dans le futur du continent. Sous le titre «Emploi, justice et équité», l'édition 2012 du rapport qui a été présenté en marge des travaux du World Economic Forum on Africa, est riche en enseignements pour le Maroc, surtout qu'il met l'accent sur un autre défi du pays dont le gouvernement Benkirane a fait une priorité. Il s'agit de l'extrême urgence d'une meilleure répartition des fruits de la croissance. L'intitulé du rapport à lui seul d'ailleurs cristallise les véritables enjeux et défis du Maroc. «Sans emploi, sans équité ni justice, souligne l'ancien secrétaire général de l'ONU, Koffi Annan, fondateur et président de l'APP, «les extraordinaires promesses qui s'ouvrent à l'Afrique et à ses générations à venir pourraient, et même sans doute, seront vaines». Les auteurs du rapport qui se sont appuyés sur des statistiques, certes assez connues, mais sous un autre angle ont mis en lumière les inégalités socioéconomiques criantes qui subsistent en Afrique. Pour le panel, l'avenir du continent reste largement conditionné par l'émergence d'une véritable classe moyenne car sans cette dernière, il y aura «moins de gens capables d'acheter». Un avis que conforte également une étude que vient de publier le cabinet international, Booz & Company, spécialisé dans le consulting et l'expertise auprès des gouvernements et grandes entreprises avec ses 60 bureaux établis à travers le monde. Selon une de ses dernières études sur la classe moyenne dans la région MENA, qui a porté sur trois principaux pays, le Maroc, l'Egypte et l'Arabie saoudite, il ressort qu'à travers l'analyse de la structure des pays en voie de développement, «la classe moyenne est souvent le catalyseur pour un changement socioéconomique positif». Sauf que dans le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, «ce segment important de la population ne jouit pas de la même possibilité».
Défis et opportunités
Selon le rapport de l'APP, à elle seule la classe moyenne, à cheval entre les pauvres et les riches, cristallise les principaux défis auxquels sont confrontés nos pays. Ces défis, prévient l'APP, sont de nature à s'intensifier durant les prochaines années si les principaux enjeux ne sont pas réellement pris en compte dans le cadre de la mise en œuvre des politiques publiques, et de réformes socioéconomiques profondes. La classe moyenne qui constitue le véritable levier de l'émergence économique et de la réduction des inégalités. «Les inégalités profondes, persistantes et durables qui transparaissent dans toute l'Afrique ne sont pas sans conséquences», note le document qui liste, entres autres impacts, l'affaiblissement des liens de confiance et de solidarité qui constituent le tissu social. À long terme, ces inégalités sapent la croissance économique, la productivité et le développement des marchés, et de plus «affaiblissent la confiance dans les gouvernements et les institutions. Elles donnent à de nombreux africains le sentiment que leurs sociétés sont fondamentalement injustes et leurs gouvernements irresponsables». Un constat qui sonne comme un avertissement pour les équipes dirigeantes et qui intéressera, particulièrement, Benkirane, à la recherche de la solution miracle pour pouvoir répondre aux promesses électorales de son parti. C'est d'ailleurs un autre point sur lequel s'est penché le panel dans son rapport, celui de la montée en puissance de la participation citoyenne qui a connu un nouveau souffle à la suite «du printemps arabe» et qui oblige les gouvernements nouvellement élus à plus «d'ingéniosité» pour répondre aux demandes sociales qui se font, chaque jour, un peu plus pressantes sur le continent. Selon les experts de Booz & Company, «la création et le maintien d'une classe moyenne dynamique et durable est essentielle pour l'avenir des nations dans la région MENA, son succès est, en substance, le succès d'une nation, et son avancement apporte des avantages auxiliaires pour les groupes sociaux et économiques, tels que les pauvres». Des réajustements nécessaires qu'apportera le gouvernement aux défis socioéconomiques du Maroc dépend donc largement l'avenir socioéconomique du Maroc. C'est d'ailleurs l'enjeu véritable des réformes politiques, dont le chantier est à mi-chemin, en attendant celui de la régionalisation, et la politique des grands chantiers. Il s'agit à présent de parvenir à une meilleure coordination des réformes engagées ainsi qu'à une nouvelle génération de réformes socioéconomiques, comme l'a rappelé le roi Mohammed VI, pour que le Maroc s'engage résolument sur la voie de l'émergence. Un défi où l'actuel gouvernement joue gros et est attendu au tournant.
Point de vue
Kofi Annan,
ancien secrétaire général de l'ONU / président-fondateur de l'Africa Progress Panel
En 2011, le Printemps arabe, allié à la montée de nouveaux mouvements sociaux dans le monde entier, a pris tout le monde par surprise. Le dénominateur commun entre ces mouvements, c'est le sentiment partagé de frustration et de colère devant l'impassibilité des gouvernements et le manque d'emplois, de justice et d'équité. J'ai toujours affirmé qu'il fallait trois conditions indissociables pour qu'une société fonctionne et prospère : le développement socioéconomique, la paix et la sécurité, l'Etat de droit et le respect des droits de l'homme. À l'Africa Progress Panel, nous sommes convaincus qu'il est temps de reconsidérer le chemin du développement en Afrique. Toutes les inégalités ne sont pas injustes, mais les degrés d'inégalité dans une bonne partie de l'Afrique sont injustifiés et profondément injustes. Les disparités extrêmes des revenus ralentissent le rythme de la réduction de la pauvreté et entravent le développement généralisé de la croissance économique. À la base, la disparité des chances de réussite dans la vie, du point de vue de la santé, de l'éducation et de la participation à la société, empêche des millions d'africains de réaliser leur potentiel, ralentissant au passage le progrès socio-économique. Les inégalités croissantes et le double problème de la marginalisation et de la privation des droits remettent en question les perspectives du continent et sapent les fondements de son récent succès. L'avenir est incertain, mais ce qui apparaît de plus en plus comme une évidence, c'est que l'Afrique est en passe de devenir une destination de choix pour les investissements, un pôle potentiel de la croissance mondiale, et un lieu d'innovation et de créativité intenses. Si nous donnons une réponse courageuse et juste, les sociétés africaines, surfant sur la vague des nombreuses réussites du continent, deviendront plus prospères, plus justes et plus équitables. Telle est la récompense que nous partagerons tous, où que nous soyons.
APP, un think thank de renom
Le rapport 2012 sur le progrès de l'Afrique est le 4e du genre que publie, annuellement, le think thank Africa Progress Panel (APP). Fondé et dirigé par l'ancien secrétaire général de l'ONU et prix Nobel de la paix en 2001, Koffi Annan, le panel regroupe dix personnalités éminentes issues du monde politique et économique, de la société civile, ainsi que des secteurs public et privé. La force du panel est étroitement liée à la personnalité et aux réseaux de ses membres autour des questions majeures et de problèmes mondiaux importants pour l'Afrique et le monde. Parmi les autres membres du panel, on retrouve notamment Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI de 1987 à 2000 ; Peter Eigen, fondateur de Transparency international ; Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigéria ; Bob Rubin, ancien secrétaire d'Etat américain au Trésor sous l'administration Clinton ; ou encore Tidjane Thiam, PDG du groupe Prudential, compagnie britannique de services financiers, et président du groupe de haut niveau du G20 sur les infrastructures. L'objectif principal du panel est de plaider en faveur d'une responsabilité partagée entre les dirigeants africains et leurs partenaires internationaux, pour garantir un développement durable et équitable en Afrique. Le domaine de prédilection du panel s'articule autour des questions de gouvernance mondiale, la paix et la sécurité, le changement climatique, la sécurité alimentaire, le développement économique durable et les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).


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