En marge du forum sur la Révolution verte en Afrique (AGRF) 2012, les dirigeants sont appelés à investir dans les infrastructures agricoles adéquates. L'agriculture, pillier de l'économie de nombreux pays africains, a besoin d'investissement pour pleinement jouer son rôle dans le développement économique du continent. Hauts responsables politiques, hommes d'affaires et scientifiques africains sont, depuis mercredi, réunis en Tanzanie pour discuter des investissements pour une agriculture et une sécurité alimentaire durable. Cette réunion de trois jours, qui prend fin aujourd'hui, se tient dans le cadre du forum sur la Révolution verte en Afrique (AGRF) 2012. L' événement souhaite mettre l'accent sur le potentiel agricole africain et la manière dont chaque pays peut renforcer la sécurité alimentaire sa population. Alors que le budget des Etats pour l'agriculture est en constante diminution, les organisateurs de ce forum entendent profiter de l'occasion pour attirer l'attention sur son importance pour la croissance économique. Selon les données fournies par le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), l'aide au développement à l'Afrique a augmenté de 250% depuis le début des années 80 alors que les fonds destinés à l'agriculture ont été réduits de moitié. Les organisateurs de l'AGRF 2012 ont convenu que le meilleur moyen de renforcer les investissements et l'innovation, c'était de placer les petits exploitants agricoles au centre des initiatives. Immenses ressources Pour l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui préside l'Alliance pour une Révolution verte en Afrique (AGRA), la transformation agricole est une possibilité réelle si les gouvernements mettent en place les bonnes politiques, les infrastructures adéquates et le soutien adapté en matière d'intrants. S'adressant à la presse avant l'ouverture des discussions du forum, il a exhorté les dirigeants à « comprendre que l'agriculture offre beaucoup d'opportunités pour les populations africaines, notamment la jeunesse ». le potentiel continental est en effet énorme: des millions d'hectares de terres fertiles, un climat tropical avantageux… Une situation qui contraste avec le quotidien des populations confrontées aux crises alimentaires. Les experts réunis à cette occasion vont établir un diagnostic et émettre des recommandations en vue d'améliorer les choses. Toutefois, il y a espoir. Selon les statistiques officielles disponibles, le taux de croissance du PIB agricole en Afrique sub saharienne est passé d'une moyenne annuelle de 3% dans les années 90 et 2000, à 5,3% en 2008. Cette performance remarquable est notamment attribuée au Ghana, qui a accompli les progrès les plus rapides en matière de réduction de la faim, en abaissant son taux de malnutrition de 75% entre 1990 et 2004 et en abaissant son pourcentage de personnes vivant dans la pauvreté de 52% en 92 et à 28,5% en 2005. Progrès Pour rappel, en 2003, l'Union Africaine a adopté le Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA), appelant les gouvernements à consacrer 10% de leurs budgets à l'agriculture et à tendre vers une croissance agricole annuelle de 6% afin d'éradiquer la pauvreté et la faim. Malgré ces efforts, les rendements agricoles demeurent insatisfaisants. « Notre jeunesse n'abandonnera pas le monde rural au profit des villes si les gouvernements et le privé apportent un soutien significatif au secteur agricole » a soutenu Kofi Annan. Il a également invité les partenaires de l'Afrique et les institutions financières globales à tenir leurs promesses et engagements en vue d'améliorer la situation. * Tweet * *