La ville de Fès sera bientôt équipée d'accès pour les personnes à mobilité réduite. C'est ce qui ressort de la dernière annexe, adoptée dernièrement par le Conseil de la commune de Fès, complétant une convention destinée à améliorer l'accessibilité des personnes en situation de handicap dans la ville. En vertu de cet accord, une enveloppe de 3,35 MDH sera mobilisée en 2020, dont 2,35 MDH par le ministère de la Famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social et 1 MDH par la commune. Ce budget sera dédié à la réalisation des accès destinés aux personnes à mobilité réduite dans certains établissements et espaces à Fès, sur la base des résultats de l'étude-diagnostic réalisée dans ce cadre. En effet, ce dernier prendra en compte les différents handicaps visuels, auditifs, physiques, mentaux et psychiques. Le diagnostic précisera l'ensemble des obstacles repérés, avec une photographie et un repérage sur plan. Il décrira ensuite les solutions techniques et les travaux nécessaires pour lever les différents obstacles. Le ministère va également devoir organiser des sessions de formation pour sensibiliser et améliorer les compétences techniques des acteurs locaux autour de la question de l'accessibilité. De son côté, la commune de Fès s'engage à mobiliser les ressources financières nécessaires à la réalisation de ce projet dans certains espaces et services publics, la constitution d'une commission technique locale dédiée au suivi ainsi que l'inclusion des conditions relatives aux accessibilités des personnes à mobilité réduite dans les cahiers des charges de la gestion déléguée du transport urbain. Concernant les délais de réalisation de ce projet, la commune s'est engagée à mettre en œuvre l'ensemble des articles de ce projet de convention dans un délai ne dépassant pas 3 ans. Notons que ce projet intervient en application du principe d'égalité des chances pour toutes les couches de la société, à travers la promotion des droits des personnes à mobilité réduite et l'amélioration de leur accès aux divers espaces, installations et services publics. Il s'inscrit dans le cadre du programme national «Villes accessibles» visant à améliorer la mobilité des personnes en situation de handicap dans la ville et à leur faciliter l'accès aux passages routiers, aux services publics et aux autres espaces. Etat des lieux des moyens d'accessibilité «L'état des lieux des moyens d'accessibilité montre que le modèle conceptuel en vigueur au Maroc est caduc et contribue à la persistance de barrières culturelles, sociales et économiques, qui empêchent la mise en place d'un environnement propice à la participation sociale des personnes en situation de handicap», souligne un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de 2017. La Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées indique que le manque d'accessibilité est une discrimination, et que toute discrimination fondée sur le handicap est une négation de la dignité et de la valeur inhérente à la personne humaine. Selon la dernière enquête du ministère dans ce domaine, plus de deux millions de personnes souffriraient de handicap au Maroc, soit 6,8% de la population globale. Le taux de prévalence du handicap était seulement de 5,12%, en 2004, lors de la première enquête réalisée par le même ministère. Dans le détail, l'enquête indique que 95% des cas de handicap enregistrés sont légers ou moyens et 2,2% sont lourds. Le taux de prévalence est plus élevé chez les personnes âgées de plus de 60 ans (33,7%) en raison de certaines maladies et pathologies qui conduisent au handicap et à la dépendance. Chez la population âgée entre 15 et 59 ans, il représente 4,8%, alors qu'il est de 1,8% chez les personnes âgées de moins de 15 ans. Selon le niveau d'instruction (5 ans et plus), les personnes ayant des niveaux d'instruction bas sont les plus atteintes par le handicap: préscolaire traditionnel (17,2%), sans instruction (16,4%), programme d'alphabétisation (11,9%).