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L'après-printemps arabe
Publié dans Les ECO le 17 - 04 - 2012

«Le printemps arabe a mis fin à une exception qui dure depuis une trentaine d'années». Le constat a été révèlé une fois de plus par Alain Grech, directeur général adjoint du monde diplomatique, lors d'un débat organisé par l'Université Mundiapolis sur le thème «Le monde arabe à l'heure du basculement géopolitique mondial». «En effet, de par le monde, il y a eu des bouleversements politiques amorcés depuis la fin des années 1980, avec la disparition de l'URSS , du mur de Berlin, la chute des dictatures en Amérique latine, en Asie et l'apparition de pluralisme en Afrique... le monde arabe est resté à l'écart», note Alain Grech. Cette exception, qui a trop duré par rapport aux mutations politiques, a même créé des convictions selon lesquelles, le monde arabe et la démocratie sont totalement incompatibles. «On pensait même que dans ce monde, les régimes allaient rester en place, ou bien allaient continuer avec des successions comme c'est le cas en Syrie où Bachar Al Assad a remplacé son père», souligne Grech. Là, il faut également rappeler qu'en Egypte et au Yémen, Moubarak et Saleh prépareraient également leur fils respectif à leur succession. De ce fait, on avait l'impression que le monde arabe ne pouvait jamais connaître l'alternance. Mais la révolte en Tunisie a changé complètement la donne. «Aujourd'hui, on assiste à une vague de changement qui n'en est qu'à ses débuts. Je pense que les bouleversements ou les changements vont se poursuivre dans tous les pays arabes sans exception», estime le DG adjoint du Monde diplomatique. Sur ce point, il faut rappeler qu'aucun pays arabe n'est resté à l'écart de ces mouvements qui diffèrent d'un pays à l'autre. Au Maroc, il faut dire que politiquement et même économiquement le pays ne prête à aucune comparaison avec les autres pays arabes. Dans ces pays là, les mouvements de révoltes ont été dans la plupart des cas fortement réprimés (c'est le cas de la Tunisie, de l'Egypte, du Yémen, de la Libye, de la Syrie). Les changements ont été différents et les luttes se poursuivent jusqu' à ce jour dans certains cas. «Il n'y a pas un pays dans lequel la population n'a pas exprimé son désir de changement. Un désir profond d'instauration de réédition de comptes et de démocratie. Cette volonté est la condition pour le monde arabe d'aller de l'avant», note Grech. Ces révolutions ont eu lieu dans un contexte très particulier, marqué par un changement géopolitique très important. Après l'effondrement des régimes communistes, l'éclatement de l'URSS et son remplacement par la Russie, le monde est entré dans un cycle de puissance unique, les Etats-Unis. «Vingt ans après, on constate que malgré que les américains restent dominants, ils sont mis en cause et sont concurrencés par de nouvelles puissances, la Chine, l'Inde, le Brésil, la Turquie... qui s'appuient sur leur succès économique, pour bien peser sur la scène politico-économique mondiale», explique Grech. D'ailleurs leur dynamisme économique n'est plus à démontrer. Aujourd'hui nous vivons dans une configuration internationale multipolaire à laquelle le monde n'est pas encore habitué. «Il s'agit là d'un nouveau schéma dans lequel chacun de ces pays mène des politiques basées sur les intérêts nationaux», précise le DG adjoint du Monde diplomatique. Ainsi, il peut y avoir entre les américains et les chinois des intérêts communs, comme il peut y avoir des conflits. La Turquie est membre de l'OTAN et alliée des Etats-Unis et mène en même temps au Proche-Orient une politique de confrontation avec Israël. Autrement dit, le monde aujourd'hui n'est plus géré par des principes logiques, mais par les intérêts des Etats. Ce qui de l'avis d'Alain Grech peut constituer pour les pays arabes qui se démocratisent, une «chance» pour se développer.
En effet, ces derniers ne sont en face à face ni avec l'Union européenne, ni avec les Etats-Unis «mais sont en relation avec l'Inde et la Chine, dont les possibilités économiques et politiques peuvent servir ces pays arabes». Cette situation s'explique par le fait que le monde aujourd'hui est post-occidental, vu que sa domination sans partage qui a duré plus de deux siècles, est dans une phase de déclin. Par ailleurs, Grech rappelle que le principal point commun de ces révolutions arabes, «est relatif au refus des populations de vivre sous des systèmes autoritaires ou dictatoriaux qui sont totalement arbitraires aux droits des citoyens. Cet arbitraire n'est pas seulement lié à celui politique, mais également à celui de l'Etat», précise Grech. Sur un autre registre, Hassan Aourid, enseignant, écrivain et ex historiographe, rappelle à juste titre d'ailleurs, que «le monde arabe n'existe pas de lui-même, mais s'insère dans un contexte international. Aussi, il faut voir aux alentours de ce monde». L'Iran depuis la révolution de 1979, est à la recherche d'une extension dans la région. Il pourrait même peser sur le cours des événements. D'ailleurs, le régime iranien n'est pas du tout étranger à ce qui se passe au Bahreïn, ni en Syrie avec deux approches différentes. «Nous sommes également en face d'une Turquie qui est en train de ressusciter l'héritage ottoman». Ce qui implique une intervention au niveau des pays arabes. Sur ce point, Aourid rappelle le tournant historique dans les relations entre ce pays et Israël. Ainsi de l'allié de l'Etat hébreu, la Turquie s'est transformée en un fervent opposant à sa politique. Ce qui met les deux puissances régionales dans un conflit permanent. Israël qui ne reste pas non plus les bras croisés et qui, très actif dans la région notamment au Liban, est aujourd'hui le grand perdant du printemps arabe. «Le pays a perdu son allié stratégique, la Turquie et depuis le départ de Moubarak, il ne pourra plus compter sur son alliance avec l'Egypte qui va certainement changer d'approche», explique Aourid. Ce qui fait que sur le terrain, Israel est entouré de ce qu'il appelle «des Etats hostiles», qui risquent de mettre à jour les questions relatives à l'existence de l'Etat hébreu. De leur côté, les puissances occidentales sont en train de perdre petit à petit leur zone d'influence et sont mises en examen. «Aujourd'hui la France est pour la première fois sur la défensive concernant sa chasse gardée. Les Tunisiens n'ont pas pardonné le flou diplomatique de Paris, durant la révolte qui mis fin au régime de Ben Ali», souligne Aourid

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