Le débat sur la loi des finances se prolongerait-il même après son adoption ? Les analystes du CMC viennent de mettre leur grain de sel dans les discussions, tablant sur un budget 2011 moins efficace qu'il ne le devrait. Ainsi, ces derniers s'attendraient, d'après leur calcul, à un impact multiplicateur «très réduit» que pourrait avoir le budget 2011 proposé par Mezouar, sur les activités économiques. Autrement dit, «les principales mesures incitatives programmées à l'adresse des entreprises et des ménages s'avèrent d'un effet limité», explique-t-on chez les économistes de l'observatoire. Ils estiment cet impact multiplicateur sur l'activité à 0,6% du PIB, là où il était de 3% sur l'exercice précédent. Les arguments ne manquent pas. Ils viennent par ailleurs confirmer le postulat déjà avancé par ce même Centre, à la veille des discussions sur la Loi de Finances, et qui sous-entendait «un budget 2011 axé davantage sur la stabilité économique que sur la croissance». L'équation En effet, d'après l'observatoire, la consolidation du surcroît de revenu disponible des ménages, avec les effets de contraction de ressources prévus au niveau du secteur des entreprises, donnerait lieu à un gain net en ressources estimé globalement à 3,2 milliards de DH pour l'ensemble de l'économie. L'injection de ces ressources dans le circuit économique est susceptible d'engendrer un surcroît de revenu de l'ordre de 6 milliards de DH à travers le mécanisme du multiplicateur. L'effet de l'impulsion initiale susceptible de se réaliser durant l'exercice budgétaire devrait, en outre, se réduire à 4,8 milliards de DH du fait que le mécanisme du multiplicateur dépasse la période annuelle. D'où un impact modeste du budget sur l'ensemble de l'activité. Inflexion Ce calcul est, bien sûr, basé sur les grandes orientations du budget 2011 de Mezouar. Pour rappel, sur un plan global, les dépenses consolidées prévues au titre de l'exercice 2011 s'élèvent à un montant total de 293 milliards de DH, en accroissement de 5,8% par rapport à l'exercice précédent. «Cette progression, qui arrive à peine à compenser la moitié de la contraction des dépenses enregistrée lors du budget précédent, résulte d'une évolution assez différenciée entre les dépenses de fonctionnement, les dépenses d'investissement et les charges de la dette publique», commentent les analystes du CMC. D'autre part, le budget prévisionnel envisage une progression plutôt modérée des recettes, dont le montant total s'élèverait à 226 milliards de DH, en accroissement de 4,6% par rapport au budget précédent. Une évolution positive, que le CMC s'empresse de relativiser, constatant dans sa dernière lecture conjoncturelle «qu'elle marquerait une inflexion sensible par comparaison aux tendances enregistrées au cours des dernières années».