À la publication des résultats semestriels 2011 en octobre dernier, Lafarge Ciments, constatant une stagnation de son chiffre d'affaires comparé au résultat de l'année passé, se voulait tout de même confiante quant «au maintien du rythme de croissance des ventes sur un marché qui reste porteur», assurait le management de l'entreprise. À fin décembre, cet optimisme se traduit par une hausse du chiffre d'affaires annuel de 4% environ. Il passe ainsi de quelque 5,353 MMDH à un peu plus de 5,567 MMDH. Les craintes exprimées en fin d'année dernière au sujet de l'augmentation du prix des combustibles et de la surcapacité de production du marché dans un contexte de stagnation des prix de ventes, si elles ne sont pas toutes dissipées, semblent ne pas avoir complètement freiné le développement des activités du cimentier. Des indicateurs en demi-teinte La hausse du chiffre d'affaires de Lafarge Ciments est corrélée positivement à celle du marché. Ce qui était problématique au premier semestre 2011, ne semble plus l'être dans la seconde moitié de l'année 2011. Le choix de capter la demande ailleurs que sur ses principaux marchés (Meknès, Nord), a forcément eu un impact sur les coûts (distance par rapport au centre de production, coûts de transport), et a probablement permis au cimentier de maintenir, voire d'améliorer le niveau de ses ventes. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que les charges d'exploitation courantes ont bel et bien augmenté, passant de 2,94 MMDH en 2010 à 3,19 MMDH en 2011, soit une hausse de 8,2%. Il en résulte un résultat d'exploitation courant de 2,348 MMDH, en légère baisse de 1% comparé à l'année passée. Face au renchérissement du prix du pet coke et des combustibles, et des autres surcoûts induits par la surcapacité du marché, le cimentier s'en tire finalement à bon compte. Il avait déjà prévenu en octobre dernier que la facture aurait pu être davantage salée si des efforts supplémentaires d' «optimisation de l'outil industriel» n'avaient pas été entrepris, dès l'apparition des premières tensions sur le marché. Pour sa part, le résultat financier passe de négatif en 2010 (-10,7 MDH) à positif, puisqu'il ressort à plus de 10,3 MDH. Le résultat net de l'ensemble consolidé s'établit, quant à lui, autour de 1,664 MMDH, contre 1,679 une année auparavant. Cela donne au final un résultat net part du groupe de 1,66 MMDH (1,674 MMDH à fin décembre 2010). Compte tenu de la réduction du capital social en fin d'année dernière de 1,22 MDH, les fonds propres de Lafarge Ciments s'établissent, à fin décembre, à près de 5,1 MMDH, contre 6,22 MMDH en 2010, ce qui les stabilise, tout en permettant d'améliorer leur rentabilité. Par ailleurs, à la lecture de l'état de la situation financière de l'entreprise, il semblerait que les dettes envers les établissements de crédit aient nettement augmentés, passant de 62 MDH en 2010 à plus de 206 MDH à fin 2011, ce qui correspond à un différentiel de près de 144 MDH. Finalement, il a été convenu, à l'adresse des actionnaires, de proposer la distribution d'un dividende ordinaire de 66 DH par action. Pour rappel, suite à la réduction du capital en novembre dernier, un dividende exceptionnel de 7 DH avait été consenti.