Trouver des solutions concrètes, c'est décidément l'approche adoptée par les autorités locales à Agadir suite au bouclage de l'opération d'éradication des habitations anarchiques. Après le déclenchement du plan de restructuration des piémonts d'Agadir, c'était au tour de la commune rurale de Drarga (Sud-Est d'Agadir) de subir le même sort. Des mesures particulières viennent d'être adoptées par les autorités locales en vue de corriger la situation urbanistique des habitations édifiées sans autorisation de construire. Le schéma de structure de «Drarga-Tamait» a été mis en place pour déterminer les zones incluses dans l'opération de restructuration. Cette action est intervenue au moment où 17 études de restructurations ont été réalisées par l'agence urbaine d'Agadir, suite à la réception des demandes de construction en dehors des zones couvertes par les documents d'urbanisme. Au total, 1.019 dossiers ont été instruits dans le cadre de cette opération par les services concernés dont 404 ont reçu un avis favorable (accord de principe), en vue de compléter leurs dossiers, et 705 ont été refusés. Toutefois, après l'amplification de l'auto-construction, les habitants ont pris la décision d'édifier unilatéralement leurs habitations sans compléter leurs dossiers afin d'éviter le paiement des frais des plans urbanistiques. C'est pourquoi, des mesures ont été préconisées ; à commencer par la révision des prix de ces études qualifiées d'onéreuses par les habitants. Parmi les actions menées dans ce sens, la signature d'une convention entre la wilaya d'Agadir, l'agence urbaine, l'inspection régionale de l'habitat et de l'urbanisme, le Conseil régional des architectes et l'association des bureaux d'études et de contrôles, pour réduire les tarifs, de façon à ce qu'ils soient à la portée des citoyens. Ainsi, pour les habitations qui ne dépassent pas une superficie de 1002, une somme de 1.400 DH a été fixée pour les frais des plans techniques. En revanche, pour les constructions qui dépassent une étendue de 1002, un prix de 7 DH a été fixé pour le mettre carré, au profit de l'architecte, et de 4 DH pour le bureau d'études et celui de contrôles. D'autres mesures complémentaires ont été simultanément prises. Il s'agit de l'installation d'un guichet unique, d'une durée d'un mois (en avril) à l'échelon de la commune de Drarga, en vue de recevoir les dossiers et de les traiter dans un délai imparti de deux jours. À cet effet, c'est le représentant du Conseil des architectes qui va recevoir au siège de la commune, les demandes d'appui technique et celles d'encadrement urbanistique. En lien, la forte pression sur la commune rurale de Drarga en termes de construction s'explique par plusieurs facteurs. Il s'agit en l'occurrence de l'évolution qu'a connu le périmètre urbain d'Agadir, porté par une dynamique socio-économique, et la saturation du foncier au niveau de la ville d'Agadir. Cette extension a entrainé une forte pression sur la commune de Drarga qui demeure la seule issue pour l'extension de la ville d'Agadir. À en croire les chiffres, le taux d'accroissement de la population à l'échelon de la commune a augmenté pour se situer à 6,1%, dépassant de loin les chiffres régionaux estimés à 1,7 et ceux nationaux de 1,4%. Chose qui a causé des dysfonctionnements urbanistiques liés essentiellement au développement socio-spatiale de la ville.