C'est sur un fond de tollé général que s'est tenu lundi dernier à la salle de la Wilaya le Conseil d'Administration de l'Agence Urbaine, en présence du Secrétaire d'Etat chargé du développement de l'espace, du Wali de la région Souss Massa Drâa et une panoplie de responsables administratifs et représentatifs de la zone de compétence de l'AU d'Agadir. En effet, après les communications de préambule du Wali et du Secrétaire d'Etat et l'exposé du directeur de l'agence d'Agadir, relatif aux rapports moral et financier ainsi que le plan d'activités, l'assistance s'est lancée dans un long débat inhérent à la situation chaotique actuelle qui émaille nombre de provinces de la région. La problématique de l'anarchie régnant, depuis un certain temps, au niveau des constructions illégales a caractérisé, de bout en bout, cet échange de marasme. A l'image de cette commune rurale d'Oulad Dahou relevant de la préfecture d'Inezgane Ait Melloul, dont le président s'est plaint d'être persécuté au point de se trouver interdit de joindre son bureau et d'être acculé de signer son courrier dans le plein air, du fait que la commune est assiégée, depuis plus de deux mois, par des citoyens en mal de domicile. Dans le même sillage, on soulèvera la ruée vers la construction illicite, sans plan initial ni autorisation, sévissant dans des contrées comme Khmiss Ait Amira dans la province de Chtouka Ait Baha où, du jour au lendemain, s'est vu pousser comme des champignons des milliers de logements, dans la débandade la plus totale. Ou encore, la commune rurale de Drarga appartenant à la préfecture d'Agadir Ida Outanane qui, récemment, est fortement contaminée par cette rage de monter des bâtisses en vitesse dans le désordre le plus absolu, à tel point que les habitants d'un douar dont les constructions frauduleuses étaient démolies par les forces de l'ordre, s'en étaient pris à la Caidat de Drarga qu'ils saccageaient avec virulence. Dans le même ordre d'idée, on ne peut passer sous silence l'état dramatique dans lequel se trouvent les piémonts d'Agadir qui, depuis longtemps, a constitué une honte dans une ville érigée en métropole moderne, à cause de la complicité éhontée Autorité/élus qui avaient hypothéqué, pour des intérêts personnels abjects, toute une ville en plaçant « des bombes à retardement » dans ces lieux rongés par l'anarchie et l'insalubrité et constamment menacés par le péril des oueds mitoyens dévastateurs…Sur ces constats effroyables s'est donc déroulée cette rencontre d'évaluation et de concertation. « La présence de l'agence urbaine devrait être plus efficace pour mieux traiter les dossiers en suspens, alléger les procédures et encourager l'investissement, à l'aide de moyens matériels, techniques et humains plus performants », dirait le Wali, en résumant la problématique de l'urbanisme dans les points suivants : - La détérioration des façades urbaines dans les villes - La dégradation du patrimoine urbanistique et civilisationnel - La profusion de la construction anarchique et insalubre - La prolifération d'un urbanisme incohérent et désagrégé, sans équipements de base et de projets socio-éducatifs Les solutions à ces carences, poursuit le responsable de la région SMD, résiderait en la remise en fonction d'une restructuration au niveau des quartiers en manque d'infrastructures, le respect des normes de construction, la couverture de la région en documents d'urbanisme, revus et actualisés. Enfin, il fit savoir que très prochainement la SDAU verrait le jour, ainsi qu'une école des ingénieurs urbanistes, pour faire face à cette situation critique. Pour sa part, le Secrétaire d'Etat chargé de l'espace territorial s'est surtout focalisé sur la conjoncture actuelle marquée par l'émergence imminente de la régionalisation avancée qui mettrait en place les bases de la démocratisation de l'Etat, en vue d'activer le décollage escompté. Ceci étant, la pression urbanistique et démographique exige, au fait, une planification plus rigoureuse pour maîtriser la croissance et assurer l'harmonie, l'équilibre et l'intégration. Les secteurs vitaux du pays, souligne-t-il, devraient évoluer de concert pour éviter la dispersion des efforts et les erreurs d'antan, préserver l'avenir, consolider l'offre en logements en directions des franges sociales aux faibles revenus, se pencher sur les pôles urbanistiques en les dotant de transport urbain et d'espace vert, et en faisant appel à l'approche participative pour juguler les contraintes et dépasser le laxisme et le non respect des lois de l'urbanisme. C'est une responsabilité commune, conclut l'intervenant.