Comme c'était le cas pour la rencontre de communication tenue, à l'issue du rétablissement du dossier des piémonts, une réunion similaire a eu lieu, avant-hier, lundi 27 février, dans l'après midi au siège de la Wilaya. Cette fois, c'est celui de la commune rurale de Drarga qui a été décortiqué de fond en comble. Pour ce faire, une imposante assistance a pris part à ce rassemblement, notamment le président, les conseillers et les associations de la commune concernée. De prime abord, on appréciera fort bien cette approche participative qui permet un échange libre et responsable entre toutes les composantes de la communauté autour d'une affaire épineuse inhérente à la problématique de l'urbanisme et l'habitat dans la préfecture d'Agadir Ida Outanane. Un débat fructueux où la parole est donnée à tous les intervenants, à savoir les autorités locales, les services extérieurs, les élus et les représentants associatifs des populations. Une louable initiative qui met chaque constituante de cette affaire délicate devant ses responsabilités. D'un ton perspicace, Mohamed Boussaid, Wali de la région Souss massa Drâa, ouvre le bal, en détenant un discours des plus percutants. Il y a vraiment de quoi, au regard des incidents perpétrés dans cette localité, il y a quelques jours, où les forces publiques ont été « lapidés » cruellement par des manifestants dont les habitations en infraction urbanistique s'écroulaient sous les coups fatals des engins démolisseurs. «Nous sommes en train de mettre en place des mesures de réhabilitation pour que tout le monde se conforme à la loi». Désormais, plus personne ne se jouera des dispositions en vigueur », tonne-t-il, devant cette imposante assistance à laquelle se joignait un contingent de journalistes, curieux de s'abreuver d'informations. Toujours aussi rigoureux et intransigeant sur le principe, l'intervenant annonce la mise en œuvre des démarches pratiques visant la conformité aux exigences de l'urbanisme. A ce propos, déclara-t-il, un schéma de structuration concernant tout le territoire de la commune de Drarga, tenant en compte les constructions en place et, par ce biais, les citoyens seront en mesure de demander des autorisations en bonne et due forme. A cet effet, ce document qui clarifie cette entreprise a été signé par toutes les parties concernées, notamment l'agence urbaine, l'inspection régionale de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, les autorités locales…La seconde ébauche concernait la signature d'une convention selon laquelle il est question de fixer les tarifs relatifs aux frais de l'obtention des autorisations de construire. En effet, cette tarification qui concerne les habitations de moins de 100 m2, est arrêtée à hauteur de 1400 dhs, dont 600 dhs pour la confection du plan de l'architecte, 400 dhs pour le bureau d'études et 400 dhs pour le bureau de contrôle. Ceci étant, il est donc impératif de s'acquitter de cette besogne avant le 1er avril prochain pour tout postulant propriétaire du foncier ne se trouvant guère sur le domaine public. Pour ce, les candidats doivent s'adresser au guichet unique dans une cellule créée au siège de la commune de Drarga et y déposer une demande d'autorisation manuscrite à laquelle s'adjoindront les plans d'architecte, de béton armé et de stabilité. Une fois le dossier complet contenant tous les documents en question, l'autorisation sera délivrée, deux jours plus tard, après homologation. « Quiconque n'a pas déposé son dossier d'attribution d'autorisation, passé ce délai butoir de rigueur, son habitation sera ipso facto détruite », lança le Wali d'un verbe ferme. Par ailleurs, il rappela que les dossiers des victimes de la manipulation foncière devront être déposés à l'inspection régionale de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville pour indemnisation. Cependant, précisa-t-il, cette approche qui vise l'accompagnement et la restitution des manipulés dans leur droit, quoique se trouvant dans une situation contrevenante, est tributaire de quatre conditions impératives, à savoir la nécessité de déposer une plainte contre le vendeur auprès du procureur, la présentation du contrat d'achat et de l'attestation de non propriété, enfin le certificat de démolition en 2012. Ces documents permettent à leurs auteurs d'être intégrés dans des programmes de réhabilitation qui seront annoncés dans un proche avenir. Après le discours du Wali, les exposés de l'agence urbaine et l'inspection régionale, la parole fut donnée en premier lieu au président de la commune rurale de Drarga, aux députés et les représentants des associations. Plusieurs points ont été soulevés, notamment le sort des tribus M'siguina dont le dossier sera pris en main par les parlementaires sur demande du Wali, la situation du quartier Tadouart dont le titre foncier appartient aux eaux et forêts et que les occupants se doivent impérativement de libérer, sous peine de voir leurs habitations démolies, en attendant qu'on leur trouve des solutions de restitution, à l'instar de leurs homologues des piémonts...De la discussion jaillit la lumière, c'est là le plus beau enseignement qu'on puisse tirer de cette rencontre de communication, mais aussi de…communion.