Le derby n'est pas qu'un match de football, c'est toute une machine à fric. La Coupe arabe permet au Raja et au Wydad d'engranger davantage de bénéfices. Détails d'un business juteux. Samedi 2 novembre à 19h, l'arbitre émirati donnera le coup d'envoi d'un match qui tiendra en haleine non seulement le Maroc, mais aussi le monde arabe. Et pour cause, la chaîne spécialisée Abou Dhabi Sport, qui détient les droits exclusif de sa retransmission, a suscité tout un engouement autour de cette rencontre pour drainer un large public. D'ailleurs, sa page Facebook est passée en quelques jours -depuis qu'elle a commencé la diffusion d'une douzaine de reportages sur les deux clubs- de quelque 600.000 fans à presque un million. L'Union arabe de football, institution organisatrice, a mis la main à la poche afin d'associer son image à des rencontres de haut vol. Du simple au quadruple La qualification à ce niveau de compétition (huitièmes de finale) vaut directement au détenteur du ticket des quarts de finale 150.000 dollars de plus. Ainsi, le perdant quittera la compétition avec seulement 50.000 dollars dans les caisses, tandis que l'équipe qualifiée au tour suivant s'assurera une prime de 200.000 dollars. Le passage aux demi-finales fait grimper la prime à 500.000 dollars pour qu'à l'issue de la grande finale, le malheureux se console avec la somme de 2,5 millions de dollars, et l'heureux gagnant de la compétition, la coquette somme de 6 millions de dollars. C'est 1,5 fois mieux que la Coupe du monde des clubs dans sa formule actuelle. Ce n'est donc pas un secret si, aux côtés du Raja et du Wydad, on trouve les plus prestigieux clubs arabes d'Al-Ahly, Zamalek, l'Espérance de Tunis, Al-Nassr... Les organisateurs promettent déjà de hisser la prime à 7,5 millions de dollars, l'objectif étant d'atteindre les 10 millions dans un horizon de cinq ans, avec l'arrivée de plusieurs nouveaux annonceurs désireux de profiter de l'engouement populaire qui entoure cette compétition. Rouges ou Verts? Au terme de deux matchs, il n'y aura qu'un seul gagnant. Et au-delà de l'aspect financier -certes important- il est d'abord question de la rivalité de deux clans, de deux histoires. Ainsi, les dirigeants des deux clubs ne lésinent pas sur les moyens afin de remporter le ticket gagnant. Chacun de son côté relance sa mise. D'un côté comme de l'autre, le montant de la prime tel qu'il nous a été communiqué ne descendrait pas de 40.000 DH. Une aubaine pour les jours et staffs techniques qui voient la qualification à des niveaux supérieurs de la compétition une chance de se remplir les poches et d'enrichir le CV. N'oublions pas que les yeux des détenteurs de pétrodollars seront tous rivés sur le complexe Mohammed VI, à la recherche de la perle rare. Les El Karti, Benoun, Rahimi, Jabrane, El Kaabi, Nanah et autres disputeront alors un autre match: celui des agents de joueurs, où il est question de millions de dollars. Une chance pour certains joueurs d'améliorer conséquemment leur niveau de vie.