Un important syndicat espagnol appelle à la mobilisation contre ce qu'il dénomme un plan maroco-espagnol pour en finir avec le commerce transfrontalier. La tension (re)monte à la frontière de Sebta. La fermeture sin die du passage réservé au transit des marchandises a fait réagir les commerçants touchés par cette décision. C'est à travers la puissante centrale syndicale Commissions ouvrières (CCOO) que les patrons des entrepôts évoluant dans le commerce contrebandier font entendre leurs doléances. La section sebtie de cette représentation syndicale a accusé les autorités espagnoles et marocaines d'imposer des restrictions qui lèsent le secteur économique privé de l'enclave. Dans un long communiqué repris par les médias locaux, CCOO estime que la suspension du trafic au passage Tarajal II, consacré au transit des colis, a affecté profondément les affaires des tenanciers des entrepôts dédiés à cette juteuse activité commerciale. Selon le représentant syndical des opérateurs sebtis, cette situation touche également les commerces à l'intérieur de la ville vu que l'arrivée des touristes marocains s'est raréfiée à cause des bouchons aux frontières. Selon la théorie avancée par ce syndicat, les autorités marocaines cherchent à doper l'activité commerciale au nord du royaume, au détriment de l'enclave et de son commerce. Toutefois, le responsable dudit syndicat n'a pas pipé mot quand deux porteurs marocains ont trouvé la mort récemment à cause des conditions dégradantes dans lesquelles les porteurs exercent cette activité lucrative pour les «barons» du commerce transfrontalier et les caisses de l'enclave. Or, pour le syndicat, les autorités marocaines et espagnoles sont de mèche afin de mettre fin à ce commerce. De même, la confédération syndicale a avancé dans cet écrit que le PP et le PSOE sont acquis à la cause des autorités marocaines. Pour cela, ajoute-t-il, elles recourent à des stratagèmes comme la fermeture technique du passage du Tarajal II pour faire passer la pilule auprès des principaux concernés, à savoir les porteurs. «La situation est irréversible. La décision est prise et elle sera annoncée graduellement pour éviter la tumultueuse réaction des collectifs affectés», souligne le syndicat. Celui-ci a lancé un appel à son gouvernement pour mettre en place des mesures capables de permettre la reconstruction du tissu économique sebti et en finir avec cette dépendance envers le Maroc.