Les autorités de Sebta viennent d'annoncer une série d'actions dont l'objectif est d'organiser le trafic des femmes porteuses. Des annonces jugées insuffisantes par une ONG espagnole. Les défenseurs de la cause des porteuses marocaines s'affairant dans le commerce transfrontalier montent au créneau. Selon l'Association pro-droits humains Andalousie (APDHA), les mesures annoncées par le gouvernement local de Sebta pour réguler le transit des femmes porteuses ne garantissent, à aucun moment, la sécurité et surtout la dignité de ces femmes. Dans un communiqué, l'ONG qui défend avec ardeur ce dossier devant les institutions espagnoles a jugé que le gouvernement de l'enclave s'est centré sur le volet logistique, au détriment des conditions de travail de ces femmes. Le coup de gueule de l'ONG ibérique vient en réponse à une sortie en fanfare de l'Exécutif sebti où celui-ci a annoncé une panoplie d'actions visant à mieux gérer le flux des porteurs. De ce fait, la conseillère en matière d'économie du gouvernement sebti a souligné que son département a préparé six mesures qui devraient en finir avec la congestion au niveau du nouveau poste-frontières. Tout en exprimant son regret de voir ces «images que personne ne devrait tolérer», de femmes et d'hommes transportant sur leur dos de faramineux colis, la responsable sebtie estime que la nouvelle organisation du passage sera plus fluide. Le nouveau contrôle des fardeaux est centré sur un suivi du circuit de la marchandise et ceci depuis son arrivée au port, annoncent les autorités sebties. Le respect de ces nouvelles dispositions incombe aux agents de la police locale, lesquels procéderont à des rondes au niveau des entrepôts, le lieu de départ des colis. De même, le nouveau poste-frontières, appelé Tarajal II par les Espagnols et en attente d'être baptisé du côté marocain, lequel est dédié au commerce transfrontalier, sera équipé de portiques qui permettront de filtrer les fardeaux selon leur poids. Pour les autorités de Sebta, ce nouveau mécanisme mettra fin aux colis volumineux qui dépassent le poids de sa porteuse. De même, les dimensions d'un colis ne devraient pas dépasser, en théorie 60cm x 40cm, selon les nouvelles normes. Le département sebti a souligné que ces nouvelles mesures seront communiquées aux entreprises opérant dans le commerce transfrontalier, tout en menaçant d'interdire le passage aux chargements non conformes. En outre, les autorités sebties ont annoncé l'aménagement de deux parcelles pour permettre aux porteuses de préparer leurs colis. Pour APDHA, ces annonces en trompe-l'œil ne servent qu'à maquiller la violation des droits de ces femmes. L'ONG a rappelé qu'un catalogue est déjà élaboré par ses soins, où il y figure des actions en faveur des porteuses de Bab Sebta. Les recommandations de cet organisme espagnol mettent l'accent sur l'aménagement d'aires de repos, la création d'un protocole traçant les conditions de sortie de la marchandise et une limitation du poids du colis à 20 kg maximum. Les rédacteurs de ce document insistent, d'une manière véhémente, sur le besoin d'aménager des sanitaires et des sources d'eau tout au long du trajet emprunté par les porteurs ainsi que des zones ombragées. Enfin, l'association appelle à considérer ces femmes comme des travailleuses et à la reconnaissance de leurs droits de travail. Une requête qui relève de l'impossible ! Tags: Sebta autorités ONG espagnole