C'est la fin du laisser-aller au niveau des frontières avec Sebta. Les autorités espagnoles ont annoncé leur intention d'intensifier les contrôles des fardeaux que transportent les porteuses marocaines. Cette décision sera effective lors de l'ouverture du prochain passage, appelé Tarrajal II par les Espagnols, et réservé exclusivement au commerce transfrontalier. Cette nouvelle porte d'accès ne sera plus exempte d'inspection et de contrôle. Le nouveau point sera doté de ressources matérielles et humaines pour en renforcer la sécurité, laissent entendre les autorités de Sebta. À travers ces fouilles, les autorités des deux pays veulent resserrer l'étau autour du trafic d'armes. Selon les médias locaux, cette mesure fait suite au démantèlement de cellules de recruteurs jihadistes et à la montée de l'islamisme radical dans le préside. Le nouveau poste-frontière remplacera celui du pont de Biutz, par où passaient quotidiennement les porteuses marocaines chargées de marchandises. Le nouvel espace, à quelques encablures du poste douanier officiel Bab Sebta, sera géré par des agents de la Guardia Civil. Ceux-ci auront la mission de passer au peigne fin le contenu des marchandises transportées pour détecter tout contenu illicite. Le pont de Biutz, le passage non-officiel, était auparavant surveillé par la police nationale espagnole, dont la mission se limitait à gérer les flux humains et à veiller à l'ordre public, sans que celle-ci ait son mot à dire sur le contenu des paquets. Outre les agents de la Guardia Civil, la direction des impôts sera aussi représentée pour en finir avec les fraudeurs. En effet, le fisc sebti a calculé qu'environ 8 millions d'euros échappent annuellement à ses caisses, à travers la non-déclaration des revenus du commerce des fripes avec le Maroc. De même, le contrôle douanier sera accentué au passage officiel, à savoir Bab Sebta. Seuls deux sachets par voyageur seront désormais admis. Sur un volet plus «humain», les autorités du préside ont communiqué sur la mise en place de nouveaux critères de passage des marchandises, davantage respectueux de la condition humaine des porteuses marocaines. Il s'agit principalement d'éviter le transport de paquets trop encombrants, qui dépassent la nuque du transporteur. Il est à souligner que le nouveau point de passage a coûté un million d'euros au ministère de l'Intérieur espagnol. Son ouverture est prévue pour les semaines à venir.