Les patrons sebtis sont mécontents. Dans une sortie médiatique, le président de la Confédération des entrepreneurs de Sebta (CECE) a critiqué la «passivité» et le «silence» de la délégation du gouvernement autonome du préside qui ne fait rien contre les bouchons «kilométriques» aux frontières. Le patronat sebti est allé plus loin, accusant le Maroc de vouloir asphyxier l'économie du préside. Selon sa version des faits, cela fait trois semaines que le poste-frontière du Tarajal, Bab Sebta pour les Marocains, connaît des rétentions importantes de personnes et de véhicules. Le patronat sebti considère que ce ralentissement est délibéré de l'autre côté de la frontière, vu que cela se passe au niveau de Bab Sebta, où se situent les grands magasins informels de la frontière. Pour étayer sa thèse, la confédération s'appuie sur le taux d'occupation des hôtels de la ville, lequel a atteint 30% cette année, alors qu'il était de 100% à la même période l'année précédente. Le patronat explique ce phénomène par le fait que les autorités de Sebta ont accédé à la requête des autorités marocaines. Celles-ci auraient exigé le blocage de marchandises de contrebande. C'est une manière, selon le patronat, de remercier le Maroc pour ses efforts dans la lutte contre l'immigration irrégulière. Néanmoins, la version la plus plausible serait que les contrôles douaniers du côté marocain se seraient intensifiés suite à la montée de la pratique de vente au Maroc de voitures immatriculées à Sebta. Ainsi, les agents marocains seraient devenus plus méticuleux lors de la vérification des documents des véhicules qui transitent par le passage, d'où la lenteur des contrôles douaniers. Pour remédier à cette situation, les patrons ont appelé Madrid et Bruxelles à intervenir auprès du gouvernement marocain pour la création d'une douane commerciale et à faire mettre en avant les bonnes relations qui unissent le royaume à son partenaire européen. Il est à noter qu'est prévue l'ouverture du Tarajal II, un nouveau point de passage réservé exclusivement aux porteurs. Les travaux de son réaménagement sont achevés, et il ne reste plus que la mise en place d'un horaire de fonctionnement, d'un commun accord entre le Maroc et les autorités de l'enclave.