Le spectre agité par Vox à propos de l'insécurité urbaine attribuée à la délinquance des mineurs marocains placés sous la tutelle du gouvernement andalou et hébergés dans des centres d'accueil est contredit par les statistiques. Selon les chiffres publiés par le gouvernement andalou, l'indice de criminalité auprès des mineurs marocains hébergés dans les centres d'accueil andalou ne dépasse guère 0,54%. Le porte-parole du gouvernement andalou, Elias Bendodo est intervenu durant le dernier Conseil du gouvernement andalou pour dénoncer la stigmatisation de Vox à l'égard des mineurs marocains. Mais Vox fait fi de ces données et à quelques semaines d'un nouveau rendez-vous électoral, prévu le 10 novembre, l'extrême droite revient en force sur la scène en stigmatisant les mineurs marocains. C'est de la sorte que la formation a réclamé à l'Exécutif andalou les détails du budget alloué aux centres des mineurs ainsi que le coût mensuel per capita, de chaque mineur sous la tutelle de l'administration andalouse. De même, Vox a sollicité les rapports élaborés par les centres d'accueil des mineurs, sur la conduite de ces derniers. Son ambition non avouée est de brandir ces chiffres durant la campagne électorale et en faire un mauvais usage pour chauffer ses électeurs. De fait, cette méthode a été utilisée par la formation durant le processus d'adoption de la Loi des finances du gouvernement andalou. En juillet dernier, le parti d'extrême droite a exigé une hausse de l'enveloppe budgétaire consacrée au volet relatif à la sécurité dans les centres d'accueil des mineurs. Acculé, le gouvernement régional du Parti populaire a approuvé, à contrecœur, cette demande pour s'assurer le soutien des députés de la formation extrémiste. Certes celle-ci est minoritaire au sein du Parlement andalou mais son appui garantit la survie du gouvernement du PP en Andalousie, le premier dans l'histoire de cette autonomie jadis fief des socialistes. Selon le journal électronique www.eldiario.es, le gouvernement mené par Juan Moreno a accédé à cette demande sans réaliser au préalable une étude attestant les allégations des députés de Vox pour exiger des fonds. Mais grâce à ce chantage et fidèle à sa ligne populiste, Vox a pu obtenir une augmentation d'1,5 millions d'euros au budget dédié à la sécurité dans les centres d'accueil des mineurs et démontré de facto que ses contre-vérités sont avérées. Ce n'est pas la première fois que la formation xénophobe jette l'opprobre sur les jeunes migrants originaires du royaume, en les accusant d'être la cause de l'insécurité qui touche le citoyen lambda, selon ses dires. En juillet dernier, le parti minoritaire a tenté à l'assemblée de Valence d'accuser les mineurs marocains d'être les principaux auteurs de la petite délinquance qui affecte cette région espagnole. Selon les derniers chiffres, 2.660 nouveaux jeunes migrants, en majorité des Marocains, ont été admis dans des centres relevant de l'autorité du gouvernement andalou de janvier et ceci jusqu'à la mi-août.