Qu'il soit dans l'opposition ou au pouvoir, le Parti populaire ne peut se départir de sa manie de s'en prendre au Maroc. Dernier exemple en date, la sortie peu courtoise du ministre de l'Education, de la culture et du sport, José Ignacio Wert. Interpellé sur la qualité du système éducatif dans les enclaves de Sebta et Mélilia, le ministre n'a pas hésité à attribuer la dégringolade de l'enseignement dans les présides à «l'avalanche marocaine». Selon ses déclarations, les écoliers marocains originaires des régions limitrophes aux enclaves, viennent tirer profit de la gratuité du système éducatif espagnol. «Il est difficile d'imaginer une situation plus compliquée, du point de vue de la gestion de l'éducation, que celle qui se vit dans ces villes, où il ne s'agit pas seulement de prodiguer une éducation à des jeunes avec un background culturel disparate mais aussi à l'avalanche marocaine qui vient profiter de cette éducation gratuite dispensée à Sebta et Mélilla», a t-il déclaré au congrès des députés pour justifier la mauvaise qualité de l'enseignement dans les présides. Or, le ministre conservateur a oublié de mentionner que l'élève marocain représente à peine 2,5% de l'effectif scolaire des deux présides. Bien entendu, ce n'est pas la première fois que les populaires agitent le spectre du voisin pour justifier leur échec dans la gestion des enclaves, au moment où celles-ci sont des fiefs des populaires. De même, la péninsule non plus ne brille pas par son système scolaire. Pas plus loin que mardi dernier, la Commission européenne a épinglé le système éducatif espagnol, à la traîne en comparaison avec ceux de ses voisins européens. Bruxelles a mis en garde l'Espagne contre les taux vertigineux de l'échec scolaire dans la péninsule. Un échec qui dépasse de loin la moyenne européenne et qui ne cesse de s'aggraver au fil des années. Selon la CE, 31,2% des jeunes espagnols entre 18 et 24 ans, ont abandonné les bancs de l'école sans décrocher le diplôme des études secondaires, l'équivalent du collège, et ce au moment où la moyenne européenne se situe à 14,4%. Ce qui veut dire d'ailleurs qu'il s'agit d'un problème national et non propre aux présides comme veut le faire croire le chargé du portefeuille de l'Education.