Dans l'agenda des éditeurs et des auteurs, le Prix Grand Atlas est un rendez-vous qu'on souligne en gras. Autrement dit, un rendez-vous à ne rater sous aucun prétexte. En 17 ans d'existence, il faut bien avouer que cet événement initié par le service de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France a gagné en maturité et surtout en prestige. Et cette édition 2010 ne fait que confirmer une tendance déjà amorcée. Très attendue, cette manifestation récompense chaque année les meilleurs travaux dans les catégories fiction (romans, nouvelles, poésie et théâtre), essais en sciences humaines et sociales et traduction. Vendredi dernier, tous les acteurs de la vie littéraire se sont donné rendez-vous à l'ambassade de France à Rabat pour assister à la remise des prix de cette 17e édition. Un événement haut en couleurs marqué, par la présence de plusieurs personnalités notamment politiques. Côté compétition, le jury présidé par l'écrivain et journaliste français, Daniel Picouly, n'a pas eu la tâche difficile compte tenu de la qualité des œuvres en lice : dix romans francophones et trois ouvrages pour la traduction. L'animateur des émissions «Café littéraire» et «Café Picouly» a noté que les délibérations «n'étaient pas faciles et de tout repos». Et de préciser que cette manifestation était «intéressante et passionnante à tous les niveaux», relevant, chez les auteurs sélectionnés, de «l'énergie, de l'envie et du désir» d'aller plus loin. Un avant et un après... Le Prix Grand Atlas Maroc 2010 est revenu à Mohamed Loakira et Mohamed El Ammar. Le premier pour son roman «L'Inavouable» (éditions Marsam, 2009) et le second pour sa traduction de l'œuvre «Le livre du rire et de l'oubli» de Milan Kundera. Lors de la remise des prix, les deux auteurs n'ont pu cacher leur émotion. Selon eux, il y a un avant et après Prix Grand Atlas. Et pour cause : ce prix a le mérite de promouvoir des ouvrages publiés par des éditeurs marocains. Pas à n'importe quelle manière puisque le comité d'organisation veille à assurer une représentation équilibrée des maisons d'édition tout en restant attentive aux critères formels de présentation des œuvres et leur conformité au genre à récompenser. Bio express Après des études supérieures en Lettres et Sciences de l'information, Mohamed Loakira, a occupé des responsabilités au ministère de l'Enseignement supérieur et celui de la Culture. Depuis 1971, il a publié dix recueils de poèmes avant d'entamer en 2006 sa trilogie de Marrakech dont L'Inavouable fait partie. Laokira avait déjà remporté le Prix Grand Atlas en 1995 (catégorie poésie) pour son livre «Grain de nul désert». Quant au traducteur Mohamed El Ammari, il est docteur en langue et littérature arabe. Ce professeur universitaire a publié plusieurs ouvrages de recherche et des manuels de linguistique et de sémiologie. Il a traduit Umberto Eco et travaille actuellement sur l'oeuvre de Milan Kundera dont deux autres titres seront prochainement édités par le Centre culturel arabe: La valse aux éditeurs et L'identité.