La 3e édition du Mpay Forum a réuni, le 12 juin, environ 200 acteurs nationaux et internationaux de différents domaines tels que les banques, les opérateurs de télé-communications, les fintech, les commerçants, les acteurs de la distribution, des utilisateurs autour des acteurs publics. L'occasion pour ces opérateurs de discuter des avancées du continent sur divers aspects liés au digital et du paiement mobile... L'idée est de rassembler le plus grand nombre de témoignages dans le cadre de la Digital African Tour. Un roadshow qui a démarré au mois de février par la Tunisie, le Bénin, le Togo, le Burkina Faso. Après cette étape casablancaise, la tournée se poursuivra encore pour quelques mois pour passer par le Sénégal, la Côte d'Ivoire, l'Algérie pour se conclure en France à travers la 8e édition des assises de la transformation digitale en Afrique. Une rencontre qui permettra de rester à l'écoute des best practices mondiales innovantes avec un focus particulier sur l'Afrique. Ainsi, l'escale marocaine se veut être un observatoire de veille en mobile paiement, mobile banking et fintech...D'ailleurs le thème de cette édition repose sur une question cruciale selon les organisateurs «Le futur du paiement sera-t-il mobile ?». Pour Mohamadou Diallo, directeur de la publication de CIO Mag, «nous y sommes déjà…la dynamique africaine actuelle fait qu'elle se prépare déjà à l'après carte bancaire». Les opérateurs africains travaillent sur les tendances clés ayant pour objectif de transformer le monde du paiement grâce à la percée du mobile. Sur le milliard de dollars levé en 2018 par les startups africaines, plus de 50% ont été destinés aux fintechs. La réflexion est déjà enclenchée dans un continent où le paiement mobile est de plus en plus démocratisé. «L'Afrique subsaharienne est la région du mobile banking contrairement à la France par exemple où les transactions en paiement mobile représente moins de 1% face à plus de 55% en paiement électronique. Le continent africain compte actuellement plus de 860 millions d'utilisateurs du mobile money dont plus de 50% est concentré en Afrique subsaharienne», expose Francis Meston, CEO Middle East, Turkey & Africa du groupe ATOS, précisant que cette accélération s'est faite grâce à l'émergence de pépites numériques en Afrique à l'image de M-Pesa au Kenya. Les services de banques mobiles dans la région ne cessent de progresser. «L'évolution est plutôt timide au Maghreb mais plus soutenue par ailleurs, notamment au sein de la CEDEAO avec des chiffres édifiants : 104,5 millions de comptes de mobile money en 2017 avec une évolution à 2 chiffres d'année en année. En 2018, selon le GSMA, 48% des utilisateurs du mobile money dans le monde sont africains », rappelle Saloua Karkari Belkziz, présidente de l'APEBI (Fédération des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring). Du côté du Maroc, les autorités et les opérateurs se projettent déjà dans cette dynamique. Le potentiel existe Bank Al-Maghrib espère même capter d'ici 5 ans, 50 à 60 MMDH grâce à la nouvelle solution de paiement lancée cette année. 6 millions d'utilisateurs sont visés à l'horizon 2024. «Le royaume figure parmi les pays les plus performants avec le Sénégal et le Kenya», confirme Mohamed Horani, fondateur de HPS, un fleuron national de l'industrie numérique et du paiement mobile présent dans plusieurs pays à travers le monde. Il précise qu'HPS, au côté de plusieurs banques marocaines et de l'OCP figurent parmi les 75 groupes africains qui font l'intégration économique du continent. Leur point commun, la digitalisation. Aussi et avec un taux de bancarisation de l'ordre de 56% contre une moyenne mondiale de près de 62%, le Maroc se situe dans le haut de la fourchette mondiale. Selon le Centre monétique interbancaire (CMI), l'évolution des paiements via internet sur les 3 dernières années a réalisé un bond de 235% en nombre et s'est multiplié par 1,5 en termes de montant. D'ailleurs, «la Banque mondiale entend devenir partie prenante de l'évolution du royaume en l'accompagnant dans son développement d'un secteur financier inclusif et d'une économie numérique compétitive avec une enveloppe globale d'investissement de 6,6 MMDH.