Le Maroc confirme son ambition de participer à la création d'une plateforme aéronautique africaine (PAA) de référence. Pour y parvenir, rien ne vaut l'organisation de la 3e édition du Salon international de l'aéronautique et du spatial, qui se tiendra à la base militaire des Forces Royal Air de Marrakech du 4 au 7 avril prochains. Ce dernier n'a plus grand-chose à envier aux sempiternels Farnborough et Bourget. Organisé tous les deux ans, l'Aéroexpo, devenu Marrakech Air Show pour une meilleure diffusion de son image à l'international, attend cette année environ 400 exposants. La liste n'est pas encore arrêtée, mais on sait déjà que les Chinois, Canadiens et Américains ont réservé leur pavillon. «Pour cette 3e édition, nous attendons une participation différente des deux premières. Nous nous sommes clairement positionnés comme un Salon international et une plateforme de rencontres entre les professionnels et les clients potentiels africains» explique Frédéric Le Hénaff, commissaire du Salon. C'est ainsi que des entreprises roumaine, turque, bulgare, saoudienne et six chinoises ont d'ores et déjà réservé leur stand. «L'Afrique est un énorme marché potentiel non structuré. Marrakech Air Show se veut justement un Salon qui réponde aux besoins africains en industrie aéronautique», confirme Le Hénaff. Et cela marche, puisque le Salon enregistre une croissance de 20 à 30% en termes de nombre d'exposants et de visiteurs. En 2010, pas moins de 30 ministres, 11 ambassadeurs, 19 chefs d'état-major, 35 délégations militaires, 260 exposants venus de 44 pays et 20.000 visiteurs professionnels venus de 78 pays avaient fait le déplacement. Pour cette 3e édition, le Salon espère bien accueillir 50.000 visiteurs et il peut très bien y arriver. Pour Frédéric Le Hénaff, le «printemps arabe» a prouvé la stabilité du Maroc et son intérêt pour les industriels aéronautiques. Ceux-ci se sont en effet rendu compte des limites du potentiel de l'Europe de l'Est et de l'Asie. «Le Maroc a toujours eu les atouts pour attirer les professionnels. Le printemps arabe n'a fait que le confirmer», précise Frédéric Le Hénaff. Il n'y a qu'à comparer les débuts du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), qui ne comptait par exemple que 15 sociétés en 2008, avec l'ampleur qu'il a progressivement acquise aujourd'hui. Le groupement compte ainsi près de 100 sociétés dans son giron. Forts de ces atouts, il y a fort à parier que le Maroc vivra un très bon cru 2012 du Marrakech Air Show. Pour ne citer qu'une seule raison, disons que l'annonce, en novembre, de l'arrivée de Bombardier au Maroc aura eu le temps de faire son petit effet auprès des professionnels du secteur.