L'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) démarre l'année veut passer à la vitesse grand V. Pour 2012, l'agenda s'annonce chargé et ambitieux en comparaison de celui des exercices écoulés. Pour preuve, en ce qui concerne l'accompagnement des jeunes vers l'emploi, l'ANAPEC envisage d'étendre plus encore les trois programmes Idmaj, Taehil et Moukawalati, mis en place par le gouvernement afin d'atténuer les conséquences du déficit d'emploi pour les jeunes et les problèmes d'appariement entre l'offre et la demande sur le marché du travail. Dans ce sens, l'Agence nationale prévoit l'insertion de 60.000 jeunes diplômés dans le cadre du programme Idmaj, et de 20.000 autres dans le cadre du programme Taehil. Un objectif qui parait atteignable, aux yeux de Youssef Chikhi, directeur de la communication de l'ANAPEC. Pour argumenter ses propos, il met en avant les réalisations de l'Agence au niveau de ces deux programmes, au titre de l'année 2011. En effet, d'après le bilan de l'Agence, le nombre des diplômés insérés via le programme Idmaj a été de 58.000. Concernant Taehil, ce nombre a dépassé les 18.000 qui avaient été fixés comme objectif pour l'année écoulée. Malheureusement, cet optimisme n'est pas adopté s'agissant des mesures d'encouragement à l'auto-entrepreunariat. Certes, l'ANAPEC prévoit l'accompagnement de 4.000 porteurs de projet. Or, l'auto-entrepreunariat reste l'activité la plus complexe à mettre en œuvre à grande échelle. Elle mérite, selon les professionnels, à elle seule, une évaluation sérieuse compte tenu du nombre faible des bénéficiaires de Moukawalati. Ces derniers n'ont pas dépassé les 1.609 au titre de l'année 2011, dont seules 520 personnes ont réussi à démarrer leur entreprise. Enfin, l'ANAPEC prévoit l'insertion temporaire de 7.000 chômeurs, à travers des placements à l'international, dans la cadre du programme Infitah. Une mesure, dont bénéficient principalement les profils qualifiés d'un niveau Bac. Améliorer la qualité des prestations Les prévisions de l'Agence pour l'année en cours, ne misent pas uniquement sur une amélioration de ces chiffres. L'amélioration de la qualité des prestations quantifiables fait également partie des objectifs prioritaires. En effet, les entretiens de positionnement ont augmenté de près de 20% en 2 ans et devront atteindre 70.000 en 2012. Ce résultat est «le fruit des actions menées en 2011. Ces derniers ont surtout porté sur le renforcement de l'appropriation par les conseillers en emploi de cette prestation qu'est l'évaluation de la satisfaction des chercheurs d'emploi», confirme Chikhi. Et d'ajouter : «cette prestation constitue un levier d'amélioration continue, que nous comptons appuyer davantage cette année». Il en est de même pour les ateliers de recherche d'emploi. En 2011, cette prestation, qui vise à coacher les jeunes à la recherche d'un premier emploi, a également été structurée par la mise en place d'un mode opératoire. La satisfaction des chercheurs d'emploi vis-à-vis de cette prestation, et au même titre que les autres prestations, est évaluée à travers une enquête réalisée par un centre d'appel. Résultat, ces services ont presque triplé en 2 ans, atteignant 45.000 en 2011, avec un objectif de 70.000 en 2012. En matière de management, l'ANAPEC poursuivra la régionalisation et l'instrumentation. En effet, actuellement le réseau de l'Agence compte plus de 70 agences. Le nombre de ces dernières est amené à augmenter cette année afin d'assurer plus de proximité. D'autant que «la valorisation des ressources humaines, la sécurisation et l'entretien des agences, le renforcement du contrôle et l'évaluation sont aussi des impératifs», explique Chikhi. En effet, les prestations évolueront ainsi, par la mise en œuvre des nouvelles mesures, la conception de mesures locales, de nouveaux progrès dans l'amélioration de la qualité de service, le développement de l'e-intermédiation avec un site conforme aux meilleurs standards mondiaux, le développement de la veille sur le marché de l'emploi et de la prospection à l'international. Rattraper les retards Deux raisons principales sont à l'origine de ce dynamisme de l'Agence nationale de la promotion de l'emploi et des compétences. De prime abord, le contrat-programme signé avec le gouvernement, qui arrivera à échéance à la fin de l'année 2012. À ce niveau, «l'ANAPEC doit passer à la vitesse supérieure afin de rattraper les retards accusés depuis 2005, date de sa première réforme», explique un professionnel du secteur. Le deuxième facteur, c'est le programme du PJD qui fait de la relance du marché du travail son cheval de bataille. En effet, le parti du Chef de gouvernement prévoit la réduction du taux de chômage, estimé actuellement à 9%, à 2 points seulement. Dans ce sens, plusieurs mesures concernant l'emploi et la formation seront mises en œuvre. Parmi ces mesures, 100.000 bourses seront accordées aux jeunes diplômés et demandeurs d'emploi, pour couvrir leurs besoins en période de stage. Pour les sans-emploi, le PJD propose la mise en place d'une allocation de chômage. Le Smig passerait à 3.000 DH avec une baisse de l'IR pour les salaires bas et moyens, et une augmentation de la participation des revenus élevés. Le parti de la lampe prévoit en effet de créer pas moins de 300.000 emplois par an. Soit donc 1,5 million de postes en 5 ans. Une performance qui s'appuiera évidemment sur l'accompagnement de l'ANAPEC. Cet établissement d'intermédiation public sera appelé plus que jamais à remplir ses fonctions pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement. De là, une question s'impose, comment l'ANAPEC pourra-t-elle multiplier ses performances ? Ceci ne demandera-t-il pas une éventuelle réforme profonde de son système de fonctionnement actuel ? Lire aussi : Rififi autour des attributions