La France de Macron a fini par se plier aux revendications des gilets jaunes. Quels sont les enseignements de ce «bad thriller»? Il y a deux niveaux d'analyse qui ont trait au fond et à la forme. S'agissant de l'analyse des exigences des gilets jaunes, force est de constater leur légitimité, étant donné que le gouvernement Macron, depuis son avènement, n'a fait qu'honorer un agenda manipulé par d'influents lobbies, ceux-là même qui ont propulsé le jeune novice de la politique au sommet de l'Elysée. Pourtant, le ras-le-bol des citoyens lambda, qui ne cessent de s'appauvrir, a été entendu de par le monde sauf par le chef de l'Etat, aveuglé par une arrogance alimentée à la fois par le manque d'expérience et l'absence de «feeling politique». Car, quand il s'agissait de taxer les riches, Macron se montrait dubitatif et indécis, mais dès qu'il fallait colmater les brèches du déficit budgétaire, il dégainait en direction de la classe moyenne inférieure. Des solutions de facilité et de manque d'imagination, à l'instar de plusieurs anciennes colonies françaises, qui ont montré leurs limites dès les premiers mois de «règne» de Macron et son équipe. Sur la forme, on ne peut que déplorer les actes de vandalisme qui ont desservi une cause pourtant juste, perpétrés par des voyous, casseurs, extrémistes... Mais là aussi, l'équipe Macron a montré toutes ses limites, ne pouvant protéger une capitale fortement symbolique. Un premier samedi où l'on a été surpris par l'ampleur du mouvement, un deuxième qui ne prévoyait pas l'entrée en action des casseurs et un troisième où l'on a cru que le mouvement s'est essoufflé. Cela fait quand même trop d'improvisation, et les images qui ont fait le tour du monde devaient faire tomber l'ensemble du gouvernement. La France a été blessée, humiliée et même trahie. Se contenter de revenir sur une décision et de tourner la page est tout simplement digne d'une république bananière.