Le statut de partenaire pour la démocratie, obtenu en juin 2011 auprès du Parlement européen et l'élection d'Abdelawahed Radi à la tête de l'Union parlementaire internationale ont sauvé la législature 2007-2011 d'un bilan plus que mitigé. La présence des parlementaires marocains durant les 4 années du dernier mandat a été très timide. Les statistiques de la première Chambre indiquent, en effet, que le partenariat avec l'UE s'est accaparé plus de la moitié des rencontres et voyages ainsi que les accords bilatéraux avec les instances législatives du vieux continent. Les parlementaires cherchent donc à élargir le rayon de leur influence en profitant notamment du nouveau statut du Maroc relatif au droit de siéger en tant que membre non-permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Les nouvelles prérogatives constitutionnelles laissent aux députés plus de marge de manœuvre. «La dynamisation du rôle de la commission des affaires étrangères et l'accompagnement du gouvernement dans sa mission de défense des intérêts stratégiques sont les deux grandes réformes discutées actuellement en coulisses, ou dans le cadre des débats internes des partis, qui veulent donner un réel coup de fouet aux parlementaires marocains, et à leurs rôles sur la scène régionale et internationale du Maroc», insiste un jeune député issu de la liste nationale. Mais avant cela «les deux instances législatives ont convenu de mettre en place des commissions thématiques qui vont prévoir des mécanismes de contrôle conjoints», ajoute-t-il, «car les conseillers ont aussi un rôle essentiel à jouer». Les principales recommandations des députés pour dynamiser leurs missions au niveau extérieur n'ont pas encore fait l'objet d'un échéancier précis d'exécution. Si certaines d'entre-elles sont nouvelles, la question relative à la coordination de l'action des deux chambres a toujours été l'une des questions les plus délicates à résoudre. Sur un autre volet, la nouvelle feuille de route prévoit que les voyages diplomatiques, l'identification de nouveaux partenariats et l'activation de nouvelles structures, exclusivement dédiées au rôle diplomatique des députés, sont les trois principales idées à retenir pour l'instant. Elles sont actuellement, du reste, en phase d'étude pour en évaluer le caractère opérationnel, au sein des nouvelles règles de fonctionnement des deux Chambres. Nouvelle feuille de route Les données de l'ancienne législature ont montré que ce sont les présidents qui s'accaparent la part du lion en matière de voyages et de rencontres. Une vocation qui sera appelée à se renforcer avec l'arrivée de Karim Ghellab à la tête de la première chambre conformément aux engagements qu'il a pris lors de son discours d'investiture. La nouvelle feuille de route tente également de fédérer les composantes de l'opposition parlementaire pour les impliquer dans la politique étrangère, en ligne de mire, afin de mettre un terme à l'effacement progressif des parlementaires et profiter de tous les obstacles qui existaient au sein de l'ancienne constitution. Il s'agit d'activer le droit de l'information garanti aux deux Chambres pour accompagner et contrôler le gouvernement dans tous les dossiers ainsi que celui nouvellement accordé aux parlementaires, qui concerne l'approbation de toutes les conventions et traités internationaux signés par le Maroc.