Nos parlementaires sont en quête de nouveaux pouvoirs et surtout de nouveaux rôles. C'est du moins la tendance qui se dégage des premières pistes actuellement discutées au sein des principales formations politiques et qui ont pour amibition d'améliorer le rendement de la diplomatie parlementaire. Les réflexions qui se font en coulisses ou dans le cadre des débats internes des partis veulent donner un réel coup de fouet au rôle que doivent désormais jouer nos parlementaires sur la scène régionale et internationale. Mais avant cela, «les deux instances législatives ont convenu de mettre en place des commissions thématiques qui vont prévoir des mécanismes de contrôle conjoint, ainsi qu'une autre commission qui va se charger d'harmoniser les deux règlements intérieurs», avait révélé Abdelawahed Radi lors de son évaluation de la session devant les députés. Les recommandations des députés pour dynamiser leur mission au niveau extérieur n'ont pas encore eu un échéancier précis d'exécution. Si certaines d'entre elles sont nouvelles, les questions relatives à l'homogénéisation des statuts des deux Chambres ont toujours été délicates à résoudre. L'annonce explicite par la nouvelle Constitution des nouveaux rôles essentiels du Parlement a donc fait de cet aspect l'une des priorités qui donnera naissance à une nouvelle instance législative qui accompagnera la politique étrangère marocaine. «Le partenariat avec l'UE et la défense des intérêts stratégiques et vitaux du Maroc seront les deux principaux objectifs de la diplomatie parlementaire». C'est l'une des recommandations phares en cours de discussion et qui devraient être traduite dans le nouveau règlement intérieur et sur les attributions des commissions. Feuille de route L'ouverture de la session extraordinaire sera l'occasion propice de se mettre d'accord sur la feuille de route à suivre pour que les parlementaires ne soient plus de simples figurants sur la scène diplomatique. Les voyages diplomatiques, l'identification de nouveaux partenariats et l'activation de nouvelles structures exclusivement dédiées au rôle diplomatique des députés sont les trois principales idées retenues actuellement, en phase d'étude pour leur opérabilité au sein des nouvelles règles de fonctionnement des deux Chambres. Jusqu'à présent, ce sont les présidents des deux Chambres qui s'accaparent la part du lion en matière de voyages et de rencontres ayant un trait avec le lobbying que les élus doivent exercer. «Le degré d'implication des parlementaires marocains dans la politique étrangère doit être plus marqué, que ce soit du côté de la majorité gouvernementale ou de celui de l'opposition. L'avis semble être le même quant à l'effacement progressif des parlementaires dans le façonnement de l'une des politiques les plus décisives pour le pays qu'est la politique extérieure», nous confie un député au sein de la première Chambre. Plusieurs obstacles constitutionnels qui se dressaient devant une pleine implication des députés dans la vie diplomatique n'existeront plus, en vertu du nouveau texte constitutionnel. Le droit d'information garanti aux députés sera le point de départ de toute action envisagée pour accompagner et surtout contrôler le gouvernement dans tous les dossiers. D'autres clés de la dynamisation du rôle diplomatique du Parlement sont à chercher dans les nouvelles mesures qui vont concerner l'approbation des conventions et des traités internationaux. La prééminence du gouvernement ne sera plus assurée, vues les nouvelles dispositions constitutionnelles qui ont laissé une marge de manœuvre assez large aux députés pour une réelle influence sur les engagements pris par le Maroc.