Le secteur du ciment clôt novembre 2011 en beauté. La consommation dans le secteur enregistre ainsi une hausse 9,25% le mois dernier par rapport au même mois de l'année précédente. Mieux encore, à fin 2011 et selon les cimentiers, la consommation de ciment devrait enregistrer entre 9 et 10% de hausse. «Nous tablons sur la même croissance pour l'année prochaine, compte tenu de la demande de plus en plus pressante pour le logement social qui viendra s'ajouter aux grands chantiers d'infrastructures comme les installations portuaires, autoroutes ...», souligne Ahmed Bouhaouli. Quant à la performance réalisée cette année, il est clair qu'elle fait suite au dynamisme de l'autoconstruction et de l'accélération dans l'exécution des programmes relatifs aux logements sociaux. Cette croissance a été atteinte malgré l'arrêt des chantiers dans le secteur du BTP durant ce trimestre suite aux intempéries et à la période de Aid Al Adha. Cela étant, il faut rappeler à ce niveau qu'étant donné que la construction d'un seul logement social nécessite en moyenne six tonnes de ciment, il apparaît clairement que les besoins nationaux en ciment devraient croître à un rythme soutenu durant les années à venir. Soulignons-le, la production nationale en ciment a évolué de 18 millions de tonnes en 2008 à 21 millions de tonnes pour 2011. Pour dynamiser cette capacité de production, des investissements ont été engagés durant toute la dernière décennie, à savoir que le montant de l'effort consenti par les seuls cimentiers marocains déjà installés (Lafarge Maroc, Holcim, Ciments du Maroc et Asment Témara) représente un total de 17 milliards de DH. À fin 2011, les investissements réalisés durant la décennie ont, avec une capacité additionnelle de 11 millions de tonnes, doublé la puissance de l'outil industriel dont le Maroc disposait, dotant celui-ci d'une capacité globale de 21 millions de tonnes. Surdimensionnement des capacités de production sous peu Il va sans dire que l'effet positif d'une telle progression de ce second semestre de 2011 a eu son effet sur le moral des professionnels du secteur du ciment. Ceci étant, le secteur est en position de faiblesse à cause d'une surcapacité de production à laquelle s'ajoute la prolifération de l'informel (www.leschos.ma). Il doit également faire face à la concrétisation du projet d'Ynna Asment à partir de 2014 qui a engendré un surdimensionnement de ces mêmes capacités de production. Selon une étude de BMCE Capital Bourse (www.lesechos.ma), les parts de marché des filiales marocaines des groupes internationaux sont en effet mises à rude épreuve. Elles se trouveraient affectées entre 2009 et 2016, abandonnant à terme 5,1 points pour Lafarge Ciment, 3,1 points pour Holcim Maroc, 3 points pour Asment de Témara et 2,5 points pour Ciments Du Maroc.Pour sa part, Ciments de l'Atlas devrait voir sa part de marché se renforcer. L'érosion tarifaire due à la surcapacité serait momentanée (entre 2011 et 2013) selon la même étude. Exportations trop coûteuses Comment faire face à la surcapacité de production ? Un problème que doivent régler les cimentiers très vite car il y va de leur survie. En tous cas, ils écartent carrément la piste de l'exportation vu son coût très élevé et qui n'est pas du tout rentable. «Notre mission est de répondre à la demande locale croissante, l'exportation est très sporadique. Mise à part quelques partenariats de Cimenterie Atlas avec l'Afrique, l'exportation n'est pas réellement un créneau pour le secteur du ciment au Maroc. D'autant plus que la demande externe n'est pas très présente vu la récession que connaissent les marchés européens et internationaux», explique Ahmed Bouhaouli. En effet, seulement 800.000 tonnes annuelles sont dédiées à l'exportation dans quatre pays africains dont la Côte d'Ivoire (www.lesechos.ma). Par ailleurs, certains opérateurs ont installé des unités de production en Afrique de l'ouest comme c'est le cas de la «Cimat» d'Anas Sefrioui convertie en «Cimaf» (Ciments de l'Afrique).