C'est à la galerie casablancaise Loft Art Gallery que l'artiste-peintre Moa Bennani expose ses dernières œuvres. Jusqu'au 14 janvier 2012, les férus des arts plastiques découvriront des supports primitifs tels que la toile de jute, le bois et le cuir, mais autrement. En effet, Moa Bennani tente d'insuffler une nouvelle vie à ces supports, en les tordant et en les défigurant. L'artiste qui vit et travaille à Kénitra depuis de longues années déjà, se définit d'ailleurs comme un matiériste, un ouvrier de la matière. Son rapport avec les matériaux est souvent qualifié de «charnel, passionnel». «J'ai toujours admiré et apprécié chez lui l'envie de faire exprimer la matière à travers une sensualité particulière. Habité par la recherche des espaces, des mémoires perdues, il n'a de cesse que de les traquer jusqu'aux tréfonds de son âme», confirme le critique d'art Moulim El Aroussi, avant d'ajouter que «devant son travail, où la matière aussi bien que la couleur sont poussées à l'extrême de leurs expressions, on ne peut rester indifférent à la maîtrise et à la poéticité de son geste». Toujours à la recherche de l'innovation, Bennani met en avant lors de cette nouvelle exposition, dont le vernissage a eu lieu hier mercredi, deux matières : le khôl et l'os. «Ce n'est pas une nouveauté en soi, mais une continuité de mon travail, je suis toujours à la recherche de nouvelles textures, peaux, matières... qui peuvent être utilisables dans ma peinture», explique l'artiste-peintre. Le choix de ces deux nouvelles matières qui s'ajoutent à la palette de Bennani, s'explique également par sa crainte de tomber dans la routine et la banalité, s'il utilise toujours les mêmes matières. «Si j'utilisais toujours les mêmes matières, les mêmes textures, je crois que je ressentirais de la lassitude et que je ne m'installerais dans la routine», confie-t-il.