Le ministre marocain de l'Economie et des finances, élu à la présidence du Conseil des gouverneurs de la Banque islamique de développement, entend mettre l'accent sur le renforcement de la coopération arabo-africaine. Dynamiser la coopération entre le Maroc, les pays d'Afrique subsaharienne et la Banque islamique de développement (BID), tel est l'un des principaux objectifs du ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid. L'argentier du royaume, qui a été élu président du Conseil des gouverneurs de la BID, lors des 43es réunions de l'institution financière islamique, qui se tenaient à Tunis, a déclaré que «le Maroc est déterminé à poursuivre sa coopération avec le Groupe de la BID, en vue de renforcer le partenariat entre les pays subsahariens et les autres Etats membres de la BID». Ce renforcement passe, selon Mohammed Boussaid, «par l'activation de la coopération tripartite dans divers domaines, tels que la formation professionnelle, la santé, les énergies renouvelables, l'agriculture et l'électrification rurale». Cette ambition de renforcer la coopération est d'autant plus réelle que le Maroc est l'un des premiers pays investisseurs africains en Afrique, sans parler de son retour dans les instances panafricaines. «Arab-Africa Trade Bridges» Pour le nouveau président du Conseil des gouverneurs de la BID, il est primordial de concrétiser des initiatives visant à développer la coopération et le partenariat stratégique arabo-africains. Dans ce contexte, il est à souligner le rôle pionnier du groupe bancaire dans le renforcement des échanges commerciaux arabo-africains et le financement de projets communs de développement à caractère inclusif, particulièrement après la signature d'une convention sur la création d'une Zone de libre-échange continentale en Afrique. En plus d'accorder des financements à ses pays membres, la BID a lancé, en 2017, le programme «Arab-Africa Trade Bridges» (AATB). Cette initiative, portée par la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), vise à établir des passerelles commerciales afin de booster le niveau des échanges et des investissements entre le monde arabe et le continent africain. Etudes stratégiques Etalé sur trois ans, (2017-2019), le programme AATB va mettre l'accent sur les opportunités d'affaires existant entre les pays arabes et africains. Des études stratégiques seront ainsi réalisées sur des secteurs porteurs de croissance. Sur ce point, notent les initiateurs de ce programme, «les principaux secteurs qui représenteraient un potentiel inexploité de partenariats commerciaux sont les machines, les équipements électriques, les intrants agricoles (tels les engrais), les industries agroalimentaires, les industries de la santé et de la pharmacie». Enfin, en octobre 2017, la Société nationale des transports et de la logistique (SNTL) a signé, à Casablanca, un partenariat avec l'ITFC, en vue du lancement d'une étude qui vise à développer la logistique commerciale, et faciliter les investissements entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne. 6,8 milliards de dollars de la BID au Maroc Le Maroc occupe la sixième position en termes de financements accordés par la BID avec un montant de 6,8 milliards de dollars à fin 2017, depuis sa création en 1975, a déclaré le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid, en marge de l'ouverture des 43es réunions annuelles du Groupe de la Banque islamique de développement. Il a précisé que 2,8 milliards de dollars ont été accordés au Maroc pour la réalisation des projets de développement dans les secteurs des énergies, (40%), des transports (27%), de l'eau et de l'assainissement (25%) et l'agriculture (7%) et 4 milliards de dollars en tant que facilités du commerce extérieur en faveur du secteur privé et des entreprises publiques. Boussaid a ajouté que le royaume avait aussi bénéficié des prestations de la Société islamique d'assurance des investissements et des crédits à l'exportation (SIACE) (1.334 millions de dollars) et des dons de la banque de 7 millions de dollars.