Malgré le potentiel existant, le niveau des échanges arabo-africains demeure faible. Pour le renforcer, un nouveau programme de passerelles commerciales entre le monde arabe et l'Afrique vient de voir le jour. Rabat a accueilli, les 22 et 23 février, le lancement du programme «Arab-Africa Trade Bridges» (AATB). Cette initiative, portée par la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), vise à établir des passerelles commerciales afin de booster le niveau des échanges et des investissements entre le monde arabe et le continent africain. Son utilité résulte du constat selon lequel les échanges entre ces deux pôles de croissance ne représentent que 2,1% du commerce mondial. «Ce niveau est en deçà du potentiel existant», regrette Hani Salem Sonbol, directeur général de l'ITFC. Ainsi, lors des deux jours de débats et de réflexions dans la capitale du royaume, plusieurs hauts responsables africains et arabes, notamment de nombreux ministres, ont évoqué les différentes pistes susceptibles de donner un coup de pouce au commerce arabo-africain. Secteurs porteurs L'AATB apparaît, dans ce contexte, comme le meilleur cadre susceptible de concrétiser les objectifs fixés. Etalé sur trois ans, (2017-2019), le programme va mettre l'accent sur les opportunités d'affaires existant entre les pays arabes et africains. Des études stratégiques seront ainsi réalisées sur des secteurs porteurs de croissance. Sur ce point, notent les initiateurs de ce programme, «les principaux secteurs qui représenteraient un potentiel inexploité de partenariats commerciaux sont les machines, les équipements électriques, les intrants agricoles (tels les engrais), les industries agroalimentaires, les industries de la santé et de la pharmacie». Financement En outre, d'autres actions porteront sur des actions de renforcement des capacités au profit des acteurs économiques des deux zones. Les gouvernements bénéficieront également de soutiens afin de disposer des outils nécessaires pour faciliter les échanges entre l'Afrique et le monde arabe. L'accent sera mis sur la suppression des barrières commerciales, considérées comme de freins «réels» à l'essor des échanges. Pour concrétiser ce programme, l'ITFC dit bénéficier des promesses de soutien des autres institutions de financements islamiques. C'est notamment le cas de la Banque islamique de développement (BID), dont le président, Bandar Mohammed Hamza Hajjar, a fait le déplacement sur Rabat pour assister au lancement de l'AATB. Mamoune Bouhdoud Ministre délégué chargé des PME et de l'intégration du secteur informel Nous sommes convaincus que ce programme permettra d'explorer au mieux les opportunités commerciales entre les pays arabes et africains. Le Maroc va continuer de soutenir toutes les initiatives en conformité avec les règles de l'OMC». Hani Salem Sonbol DG de la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC) Le programme Arab-Africa Trade Bridges vise à renforcer les échanges entre l'Afrique et le monde arabe. Il est étalé sur trois ans, afin d'améliorer le niveau des échanges et des investissements». Arancha Gonzalez Directrice exécutive du Centre du commerce international (CCI) Le commerce Sud-Sud représente 1/3 du commerce mondial, contre 10% il y a quelques années. Il est important que l'Organisation de la coopération islamique (OCI) la Banque islamique de développement (BID) incluent la dimension Sud-Sud dans leur stratégie. Le Maroc s'accorde avec l'ITFC en Afrique Le Maroc et la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC) ont signé une lettre d'intention pour promouvoir les échanges avec les pays de l'Afrique subsaharienne, membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Signé en marge du Forum de lancement du programme Arab-Africa Trade Bridges (AATB), cet accord se focalisera sur l'import-export, via la conception d'un programme sur le renforcement des capacités des acteurs économiques entretenant des échanges commerciaux avec les pays de l'Afrique subsaharienne, membres de l'OCI. Ainsi, l'ITFC s'engage à appuyer le programme «renforcement des capacités dans le domaine du commerce international». Elle tiendra aussi des réunions de consultation avec le gouvernement marocain pour assurer une coordination conjointe et un examen des programmes sélectionnés en vue d'assurer leur cohérence avec la vision et la stratégie des programmes marocains de développement.