Selon le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire, la Banque centrale européenne (BCE) songe à une «date fixe» pour mettre fin à son programme de soutien à l'économie. La Banque centrale européenne a discuté de l'éventualité d'une date fixe de fin de son programme de soutien à l'économie, selon le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire publié jeudi dernier. Depuis mars 2015, la BCE a acheté plus de 2.000 milliards d'euros d'obligations sur le marché. Ce programme, baptisé «QE» (Quantitative Easing) étant censé diffuser la monnaie créée vers l'économie afin de soutenir la croissance et les prix. Lors de sa réunion du 26 octobre, le conseil des gouverneurs de l'institution a décidé de réduire de moitié le rythme de ses achats d'actifs, qui vont passer à 30 milliards d'euros par mois à compter de janvier 2018 et jusqu'en septembre, ou au-delà si nécessaire. La BCE se montre ainsi optimiste sur les chances de voir la solide croissance en zone euro ramener l'inflation dans les clous de son mandat, soit près de 2% l'an, mais conserve la possibilité d'en faire plus si la situation économique devait l'exiger. Mais les gouverneurs ont surtout débattu pour savoir si une formulation ouverte (sur la date de fin des achats d'actifs) et reliée à la situation restait appropriée ou s'il était préférable d'annoncer une date de fin, selon le document de la BCE. La première option a été retenue par «une large majorité» des membres de cette instance afin de réaffirmer la «fonction de réaction» face à d'éventuels chocs à venir. Il fallait souligner sans ambiguïté l'engagement de la BCE à faire repartir les prix, au risque sinon d'«ancrer les attentes d'inflation à des niveaux faibles». Ils ont aussi exprimé leur «crainte de créer des attentes sur le marché en vue d'une nouvelle extension du QE au-delà de septembre», à leurs yeux injustifiée. Les observateurs s'attendent à une sortie du QE vers décembre 2018 et à un premier relèvement des taux «bien après», annonce toujours la BCE, soit dans la seconde partie de 2019. À l'inverse, les partisans minoritaires d'une échéance fixe pour l'abandon du QE, emmenés par la Banque fédérale allemande, ont évoqué les conditions économiques positives et le retour progressif de l'inflation, ainsi que la diminution des risques pour la zone euro. «La fixation d'une date de fin a été considérée (par quelques-uns) comme bien justifiée en prévision de progrès supplémentaires vers un ajustement durable de la trajectoire d'inflation sur la base d'une dynamique de croissance meilleure que prévu, d'une diminution des risques et d'une poursuite des conditions favorables de financement pour l'économie réelle», est-il écrit dans ce compte-rendu. Ce dernier laisse à penser qu'une nouvelle prolongation des rachats d'actifs au-delà de septembre risque de se heurter à une forte opposition, même si l'inflation n'atteint pas l'objectif de la BCE d'une hausse des prix légèrement inférieure à 2%.