En 2017, l'activité économique du Botswana devrait légèrement accélérer, soutenue par une politique expansionniste du gouvernement ainsi qu'une reprise graduelle des prix du diamant. Au Botswana, le secteur minier qui représente un quart du PIB serait en effet porté par la progression modérée de la demande de diamants, le principal produit exporté. La production augmenterait également suite à l'expansion de la mine de Jwaneng, la plus importante du pays. Néanmoins, les investissements dans les autres produits miniers (essentiellement cuivre et nickel) devraient être contraints par la faiblesse des prix des matières premières ainsi que par la faillite fin 2016 de BCL, une des principales sociétés extractrices de cuivre et de nickel. Par ailleurs, la mise en route de la centrale électrique Morupule B, prévue pour 2017, devrait contribuer à réduire les difficultés d'approvisionnement en électricité, favorisant ainsi la production industrielle. Services Toutefois, les secteurs industriels devraient toujours pâtir d'infrastructures d'approvisionnement en eau très insuffisantes. Le secteur des services (45% du PIB), notamment le tourisme, serait dynamique, soutenu par la faiblesse de la monnaie vis-à-vis du dollar et par la politique expansionniste de l'Etat. Des effets positifs de cette politique sont également attendus dans le secteur de la construction. La politique de relance budgétaire de l'Etat favoriserait la consommation des ménages malgré un taux de pauvreté et de chômage qui resteraient élevés (respectivement 19,3% et 17,8%). Ainsi, l'inflation progresserait en raison de l'accroissement de la demande domestique et de la reprise modérée des prix du pétrole, tout en restant dans la zone cible de la Banque centrale (3 à 6%). Le pays dispose également d'importantes réserves de change (12 mois d'importations) qui permettraient de maintenir la stabilité de la devise. Relance En termes de planification, un plan de relance (2017-2023) a été mis en place afin d'accompagner la diversification de l'économie en favorisant notamment les secteurs non miniers. Ce programme se traduirait par des investissements importants dans les secteurs intensifs en travail (en particulier dans le tourisme) afin de réduire le chômage et la pauvreté. Les investissements publics seraient également dirigés vers des projets d'infrastructures (routes, écoles) ainsi que vers l'amélioration de l'approvisionnement en eau et en électricité. Le programme serait financé en puisant dans le fonds souverain du pays, de sorte que la dette publique devrait rester stable, voire même diminuer en 2017. Ce fonds avait été créé en 1994 dans le but d'épargner une partie des revenus provenant de la rente minière et ainsi débuter la transition vers une économie moins dépendante de ce secteur. Parallèlement, les besoins en biens d'équipement dans le cadre de la diversification de l'économie devraient conduire à une augmentation des importations. La croissance des importations serait également favorisée par la progression de la consommation privée ainsi que par la reprise modérée des prix du pétrole. Néanmoins, l'expansion du secteur des services, notamment du tourisme, limiterait la dégradation de la balance courante. Fiche pays Botswana Taille 2,1 millions de consommateurs Monnaie Pula PIB/Hbt 6.771 dollars Croissance 4% (2017p.) Région économique SADC Note Coface A4 Doing business 2016 71e/189 Situation politique stable Le président de la République, Ian Khama a été réélu pour un second mandat en octobre 2014 suite aux élections législatives qui ont permis à sa formation, le Parti démocratique du Botswana (BDP) de remporter une majorité au Parlement (deux tiers des sièges), bien qu'il n'ait reçu que 47% du vote populaire (son plus faible score). Cette baisse du soutien populaire a été accentuée par une récession économique en 2015 ainsi qu'un fort taux de chômage (17,8% en décembre 2016) d'autant que l'on observe une progression du Collectif pour le changement démocratique (UDC), le principal parti d'opposition. La réussite de la politique de relance du gouvernement est donc primordiale s'il souhaite remporter les prochaines élections législatives en 2019. L'absence de progrès dans la réduction de la pauvreté et du chômage pourrait également être source de tensions. Le Botswana est régulièrement classé au premier rang des pays africains en matière de gouvernance et de transparence. Le pays se situe à la 71e place dans le dernier classement Doing Business de la Banque mondiale avec cependant une baisse des performances dans la création d'entreprise et l'application des contrats.