L'économie la plus «fermée» d'Afrique tente tant bien que mal de repartir. La tâche s'avère ardue : l'Etat revoit ses perspectives de croissance à 3,5%. L'agriculture et le secteur minier devraient tirer la dynamique vers le haut. Après près d'une décennie de l'une des manifestations les plus prononcées, en Afrique et dans le monde, de l'autarcie et du renfermement économique, caractérisée par une dégringolade de la croissance et une hyperinflation pesante, le Zimbabwe cherche toujours sa voie. Au 31 juillet dernier, le pays reconduisait à sa tête pour un énième mandant, le dictateur – assumé et affirmé - Robert Mugabe, initiateur d'une politique économique d'un autre âge, qui a fini par mettre le pays à genoux (80% de taux de chômage chez les jeunes et une inflation de 5% en 2012). La reprise, entamée depuis 2009 suite à la stabilisation de la vie politique, n'est qu'éphémère. Pour 2013, le ministère Zimbabwéen vient de revoir sensiblement à la baisse les perspectives de croissance du pays, passant de 5% au début de l'année à 3,5%, d'après les dernières actualisations. Ce chiffre est pourtant bien plus optimiste que les projections des organismes internationaux et s'inscrit en nette régression par rapport aux 5% enregistrés en 2012. Les incertitudes liées aux dernières élections présidentielles ont ralenti, voire paralysé pendant plusieurs mois l'activité économique. C'est dire que l'espoir d'un redémarrage rapide est quasi irréalisable, pour l'une des économies les plus «riches» du continent. La croissance vient du sous-sol Riche, le Zimbabwe l'est bien, en effet. La qualité de son sous-sol en ferait rougir plus d'un de l'autre coté de l'Atlantique. La dynamique économique est fortement liée à l'exploitation des ressources minières : platine, charbon, or, diamant, chrome, nickel, cuivre, fer, etc. Depuis 2009, justement, le secteur minier a significativement contribué à «redynamiser» la croissance du pays. Sa contribution aux richesses nationales (PIB) est passée de 10,2% dans les années 90 à 16.9%, en une seule décennie. Evidemment, cette hausse de l'activité minière a fortement déteint sur les exportations. Celles-ci ont connu une croissance exceptionnelle de près de 230% sur la période allant de 2009 à 2011. Sur cette même année, le secteur minier représentait 47% des exportations du pays, et 64% en 2012. Cette part est principalement constituée de platine (43%), de ressources aurifères (28%) et de diamants (20%). Toutefois, le niveau élevé de la corruption et de la mauvaise gouvernance, dans ce secteur, donnent un aperçu sur la mauvaise répartition des recettes financières qui en sont tirées, et le peu de transparence qui les entoure.