Les prévisions de croissance sont prometteuses, mais la timide reprise de la croissance mondiale, les prix modérés des matières premières et la persistance des problèmes d'approvisionnement électrique exposent le Botswana à d'importants risques de baisse significatifs. L'économie du Botswana a rebondi ces cinq dernières années après un repli important dû à la récession mondiale de 2008. Toutefois, l'activité économique du pays s'est modérée en 2014 en raison de la croissance modeste du secteur minier et de la persistance des problèmes d'approvisionnement en eau et en électricité. Selon les estimations, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel a encore baissé en 2015, ce qui s'explique principalement par une demande d'exportation minière modérée, elle-même due à la morosité de l'économie mondiale. Matières premières Malgré tout, les prévisions de croissance du Botswana semblent prometteuses puisque la croissance du PIB réel devrait remonter légèrement en 2016 et 2017. L'amélioration de la croissance à moyen terme repose sur le programme de stimulation économique (Economic Stimulus Programme, ESP) de l'Etat, la reprise progressive du marché mondial du diamant et une plus grande disponibilité de l'énergie suite à l'aboutissement des mesures correctives à la centrale électrique Morupule B. Si les perspectives sont favorables, c'est également grâce à la croissance attendue de l'industrie manufacturière après la mise en service d'une aciérie et d'une usine de transformation de produits horticoles en 2015. Néanmoins, les risques de baisse persistent en raison de la faible remontée de la croissance économique mondiale et des prix modérés des matières premières. Exode rural L'inflation a continué de baisser, atteignant l'extrémité la plus basse de la fourchette-objectif à moyen terme fixée par la Banque du Botswana en février, mars, septembre et novembre 2015. À la fin de l'année, l'inflation annuelle moyenne était bien inférieure à 2014 grâce à la baisse des prix des carburants et à la politique monétaire prudente du gouvernement. Le Botswana a enregistré un taux d'urbanisation élevé : près des deux tiers de la population totale du pays vivent maintenant en ville. Même si l'exode rural et l'accroissement naturel de la population ont joué un rôle dans l'augmentation de la population urbaine, cette tendance à la hausse est due à la reclassification de certains villages en établissements urbains. «Miracle africain» Globalement, le Botswana peut être présenté comme une véritable «success story» en Afrique. D'ailleurs, les observateurs ne manquent pas de qualificatifs pour saluer l'exemple de développement de ce pays enclavé de l'Afrique australe et vaste de 581.730 km2. Avec une population de seulement 2 millions d'habitants, cet Etat indépendant en 1966 est aujourd'hui surnommé «le Miracle africain», «l'Exception du continent» ou encore «la Suisse de l'Afrique». Dans les différents classements internationaux sur la corruption, le développement économique et la gouvernance, le Botswana réussit toujours l'exploit de se placer parmi le groupe de tête du peloton africain, tout en occupant des rangs respectables au plan mondial. D'ailleurs, ce pays est considéré comme le seul au monde à avoir réussi, entre 1970 et 2000, à afficher un taux de croissance de 9%. Fiche pays Botswana Taille 2,1 millions de consommateurs Monnaie Pula PIB/Hbt 7.233 dollars Croissance 3% (2016 p.) Région économique SADC Note Coface A4 Doing business 2017 2017: 71e/189 Montée de l'opposition Le président de la République, Ian Khama, a été réélu pour un second mandat en octobre 2014, suite aux élections législatives qui ont permis à son parti, le Parti démocratique du Botswana (BDP), de remporter une majorité au Parlement (deux tiers des sièges). Malgré sa victoire, Ian Khama bénéficie d'un soutien de moins en moins important de la part de la population, notamment des plus jeunes qui souffrent particulièrement du chômage. L'absence de progrès dans ce domaine ainsi que dans la lutte contre les inégalités et la pauvreté sont susceptibles de devenir sources de tension. Le Botswana est régulièrement classé au premier rang des pays africains en matière de gouvernance et de transparence. Toutefois, le pays recule dans le classement Banque mondiale pour les indicateurs de lutte contre la corruption (de la 35e à la 51e place entre 2005 et 2014) et d'efficacité du gouvernement (de la 58e à la 74e place). La qualité de la réglementation et le respect des lois figurent cependant toujours parmi ses principaux atouts.