La baisse des cours mondiaux du cuivre plonge l'économie zambienne dans une véritable impasse. Hormis les services, la plupart des secteurs économiques sont en baisse de forme. La Zambie est un exemple éloquent de l'impact négatif de la chute des prix des matières premières sur les économies africaines. Et pour cause, sa croissance subit pleinement le repli des cours du cuivre sur les marchés internationaux. Les prévisions tablaient sur une croissance de 6% en 2015 et 2016, mais celle-ci peine aujourd'hui à dépasser 2,8% et a du mal à rebondir. L'activité économique est très perturbée par les carences de la distribution électrique. En effet, l'industrie, en particulier minière, subit des problèmes d'approvisionnement en électricité, qui devraient persister à cause du manque d'investissements mais également de la sécheresse. Cette situation limite fortement les capacités de production d'énergie, provenant en quasi-totalité des installations hydroélectriques. Sauvetage des services Par ailleurs, la production de cuivre (10% du PIB environ) devrait baisser au terme de l'année 2016 suite à la décision de plusieurs compagnies (First Quantum, Glencore notamment) de réduire leurs capacités compte tenu de la chute des cours, de la hausse des coûts et des défaillances d'alimentation en énergie. L'activité de la mine de Mopani (15% de la production zambienne de cuivre), a ainsi été interrompue en septembre 2015, entraînant le licenciement de plus de 4.000 personnes. Le secteur des services (télécommunications, commerce, services financiers), contribuant pour près de la moitié du PIB, devrait soutenir l'activité économique. Inflation à 7% La morosité économique fait peser des risques sur les investissements. Les investisseurs pourraient être découragés par l'évolution défavorable des prix des produits miniers, les incertitudes concernant le cadre fiscal (révision du Code minier en cours, ainsi que par le niveau élevé des taux d'intérêt (15,5% en décembre 2015). Certains projets d'investissements publics pourraient en outre être reportés. La demande des ménages, légèrement soutenue par des dépenses publiques pré-électorales, devrait néanmoins être très contrainte par le niveau élevé des prix. En effet, l'augmentation des prix des biens alimentaires consécutive à la sécheresse, le renchérissement du prix des importations lié à la dépréciation du kwacha face au dollar, ainsi que l'augmentation des tarifs de l'électricité (relèvement de 60% fin 2015 du tarif de l'électricité fournie par l'opérateur public Zesco), devraient maintenir en 2016 un taux d'inflation nettement supérieur à la cible de la Banque centrale (7%). Déséquilibre Le déficit public devrait se creuser en 2016. La faiblesse persistante des cours du cuivre (de l'ordre de 12% des revenus de l'Etat) et la baisse de la production devraient limiter les recettes fiscales, globalement très contraintes par le ralentissement de l'activité économique. La réduction des subventions des prix de l'électricité devrait être insuffisante pour éviter l'augmentation du déficit. Par ailleurs, le poids du remboursement de la dette publique (libellée à 65% en devises) sera accru par la dépréciation de la monnaie locale, le kwacha, face au dollar et le niveau élevé des taux d'intérêt. La dette publique devrait continuer à augmenter, en particulier la dette locale, en raison du coût élevé des financements extérieurs. Fiche pays Zambie Taille 15,021 millions de consommateurs Monnaie Kwacha PIB/Hbt 1.772 dollars Croissance 3,6% (2015p.), 2,8% (2015p.) Région économique SADC Note Coface D Doing business 2016 98e/189 Chute du kwacha La Zambie est confrontée à sa pire crise économique en plus de dix ans, à cause de l'effondrement des cours du cuivre, de la pression sur le budget de fonctionnement et d'investissement de l'Etat, et des pénuries d'électricité qui affectent l'économie réelle. Le déficit courant devrait se creuser en 2016 sous l'effet de la baisse des cours et des volumes d'exportation du cuivre (deux tiers des exportations), liée notamment au ralentissement économique en Chine (deuxième marché d'exportation). Les importations pourraient ralentir à l'exception de celles de l'énergie, compte tenu du déficit de production nationale. Les flux d'investissement devraient rester faibles, dans un contexte politique et économique très incertain. Après l'effondrement du cours du kwacha en 2015 (- 45% face au dollar entre janvier et novembre 2015), les pressions à la baisse et la pénurie de devises devraient perdurer en 2016 alors que les réserves de la Banque centrale s'affaiblissent (moins de 3 mois d'importation à fin 2015).