L'économie de papier résultant de l'usage de la plateforme électronique PortNet a permis de sauver, à ce jour, l'équivalent d'une forêt de 800.000 arbres, d'après Jalal Benhayoune, DG de PortNet. Le guichet unique PortNet est en passe de révolutionner le modèle procédural du commerce extérieur marocain. Il suffit de savoir que grâce à cette plateforme «électronique», le Maroc a grimpé de 40 positions dans le dernier classement de la Banque mondiale sur le climat des affaires, Doing business, sous l'angle précis de l'indicateur relatif au «commerce transfrontalier». Fruit d'une alliance stratégique entre la communauté portuaire et celle du commerce extérieur, PortNet se veut un outil calé aux stratégies de simplification et de dématérialisation à l'initiative de l'ensemble des acteurs de l'écosystème du commerce extérieur. Les derniers chiffres de PortNet font état de pas moins de 24.000 utilisateurs, essentiellement des importateurs et des exportateurs, des transitaires, des agents maritimes, etc,. L'interface associe également 16 banques marocaines opérant à l'international, 7 administrations, 12 ports, 10 opérateurs de manutention. Le concept repose sur trois piliers (flux physiques, flux d'informations et flux de paiements). «Nous sommes en train de finaliser un système de paiement communautaire, le premier du genre au Maroc, offrant la possibilité de payer toutes les prestations liées aux transactions d'import et d'export», a annoncé récemment à Casablanca, Jalal Benhayoune, directeur général de PortNet, en marge de la Conférence internationale des associations de transitaires. Les promoteurs de la plateforme misent sur l'effet anticipation en canalisant les informations dès la naissance de la transaction commerciale. En effet, grâce aux engagements d'importation, la plateforme est aujourd'hui en mesure de capter 90% de données relatives aux marchandises entrant au Maroc dans un intervalle d'un an, poursuit Benhayoune. Toute la documentation maritime ou logistique y est intégrée : l'avis d'arrivée des navires, la déclaration de marchandises dangereuses ou spéciales, la déclaration des déchets, etc,. PortNet a la particularité de coordonner et de planifier la fonction de contrôle physique des marchandises auprès de l'ensemble des administrations. À l'aide d'un agenda partagé, le système permet de convenir d'un seul rendez-vous de contrôle dont le résultat est soumis à l'ensemble des organismes concernés. S'agissant du règlement des opérations à l'international, la douane transmet l'information de façon automatique aux banques pour effectuer les virements en devises à l'étranger, outre le reporting réglementaire destiné à l'Office des changes et à d'autres administrations. La qualité des données recueillies par la plateforme conditionne la bonne fin des opérations. «Notre challenge, c'est de pousser les opérateurs à parler le même langage et à fournir les informations à l'avance, ce qui permet aux administrations de mieux anticiper l'arrivée des flux et pouvoir ainsi réduire les délais de séjour des marchandises», souligne Benhayoune. Douane : objectif, zéro papier L'Administration des douanes et impôts indirects (ADII) est très en avance en matière de dématérialisation. Les équipes de Zouhair Chorfi veulent passer à la vitesse supérieure en affichant l'ambition d'atteindre zéro papier dès cette année. Le processus de généralisation de la déclaration douanière à l'ensemble des postes frontaliers du pays ne fait que commencer. Fini l'ère du dépôt manuel, la demande se fera désormais via le système d'information 24h/24. Ce n'est qu'une fois la mainlevée accordée, que l'opérateur peut se présenter pour prendre possession de sa marchandise. «Le projet a germé depuis quelques années. Nos agents sont mobilisés pour réussir ce projet qui vise à fluidifier les flux et à réduire les délais des formalités de dédouanement. Sa réussite dépend du niveau de coordination entre l'ensemble des intervenants», estime Hassan Boutabratine, directeur de l'ADII au port de Casablanca.